Guinée/Présidentielle : Amnesty International exhorte les autorités à prévenir les violences
Alors que s’ouvrira dans quelques jours la campagne électorale de la présidentielle du 11 octobre prochain en Guinée, l’ONG Amnesty International exhorte à travers un communiqué parvenu à notre rédaction, les autorités guinéennes à prendre des mesures pour prévenir d’éventuelles violations des droits humains par les forces de sécurité avant et durant le scrutin.
Pour Amnesty International, au cours des 10 dernières années, au moins 350 personnes sont mortes et plus de 1 750 ont été blessées lors de manifestations. La plupart étaient des manifestants, et parfois des passants, blessés ou tués par les forces de sécurité.
Un rapport accable les autorités Guinéennes
Dans son rapport intitulé « Guinée. Empêcher le recours excessif à la force et respecter le droit à la liberté de réunion pacifique avant et après les élections de 2015 – Appel à l’action », Amnesty International revient sur les manifestations qui ont eu lieu en avril et mai, et insiste sur le fait que, sans action concertée des autorités, les manifestations prévues en amont du scrutin d’octobre pourraient faire de nouvelles victimes.
L’organisation demande la mise en œuvre d’une réforme juridique après les élections, afin d’empêcher de nouvelles violences à l’avenir, de promouvoir le droit à la liberté de réunion pacifique et de garantir l’obligation de rendre des comptes pour toute violation commise.
"Le fait que des manifestants ont été blessés ou tués en avril et mai par les forces de sécurité qui ont recouru à une force excessive et arbitraire démontre qu’il est urgent de prendre des mesures en vue de respecter et de protéger les droits humains durant la période électorale", a déclaré Alioune Tine, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Usage abusif et excessif de la force
D’après les éléments recueillis par Amnesty International, au moins six personnes ont été tuées et plus de 100 blessées, dont des enfants, au cours d’affrontements avec les forces de sécurité, qui dans de nombreux cas, ont recouru à une force arbitraire et excessive. Des centaines de manifestants ont été arrêtés, souvent dans des circonstances s’apparentant à une arrestation arbitraire.
Toujours selon cette ONG internationale, les forces de sécurité ont eu recours à la force arbitraire contre des journalistes qui couvraient les manifestations. D’après les informations dont dispose Amnesty International, plusieurs journalistes ont été insultés ou frappés par les forces de sécurité. « Les journalistes et les défenseurs des droits humains doivent pouvoir faire leur travail librement, sans ingérence déplacée, a déclaré Alioune Tine.
Ces violations des droits humains n’ont guère donné lieu à des poursuites. Bien que le secteur de la sécurité ait été réformé, le risque est élevé que de nouvelles violations se produisent en 2015, si des mesures ne sont pas prises en vue de faciliter les rassemblements pacifiques, de garantir la liberté de réunion et de prévenir le recours excessif à la force.
@info241.com