Détournements à la GOC : la justice ne veut pas poursuivre les bénéficiaires dont Sylvia Bongo
C’est ce qui ressort de l’audience tenue durant 3 jours à Libreville autour de l’affaire de détournement de fonds publics dont aurait bénéficié plusieurs personnalités du palais présidentiel gabonais dont la première dame Sylvia Bongo et son fils Noureddin Valentin. Alors que deux des accusés ont été reconnus coupables et condamnés mercredi, la justice gabonaise semble vouloir fermer les yeux sur les personnalités pourtant nommément citées par les auteurs de ces détournements de deniers publics.
La famille d’Ali Bongo ne devrait pas être inquiétée par la moindre enquête judiciaire malgré les sommes faramineuses dont elle aurait bénéficié des dirigeants corrompus de la GOC. Des fonds publics issus de l’exploitation pétrolière du pays dont avait la charge Gabon Oil Company et dont l’administrateur directeur général Christian Patrichi Tanasa Mbadinga et son adjoint Jérémie Ayong Nkodjé Obame ont été reconnus coupables de complicité de détournements de fonds publics.
La fondation de la première dame aurait reçu en tout plusieurs milliards détournés à la GOC pour financer ses activités
Le principal accusé, Christian Patrichi Tanasa Mbadinga, avait indiqué sous serment avoir subi des pressions politiques pour que la GOC soutiennent financièrement les activités de la première dame Sylvia Bongo, l’épouse du président gabonais. La GOC au titre de ce mécénat forcé, allouait chaque année 150 millions à Octobre Rose, organisée notamment par la fondation Sylvia Bongo. Des accusations démenties en partie mardi par la Fondation de la première dame du Gabon qui n’a reconnu avoir reçu que 10 millions en deux ans sur les 300 millions évoqués.
Sylvia Bongo et son fils abondamment cités dans ce scandale financier impliquant le palais présidentiel gabonais
Mais les révélations de Christian Patrichi Tanasa Mbadinga ne se sont pas arrêtées là. La GOC sous sa direction aurait versé 1,3 milliard à Sylvia Bongo pour régler les factures de sa Fondation, du moins à l’un de ses créanciers Africa Practice. Ce décaissement, donc détournement de fonds dans les caisses de l’entreprise, s’était fait en deux fois 650 millions en liquide remis à l’actuel porte-parole de la présidence gabonaise, Jessye Ella Ekogha. Des affirmations que n’ont pas réfuté la fondation de la première dame acculée.
Outre les sommes dispendieuses reçues par Sylvia Bongo, son fils Noureddin percevait également des primes de l’exploitation pétrolière, toujours selon les responsables de la GOC. Noureddin Valentin touchait des bonus de l’ordre de 1,5 milliard de nos francs. Des primes mises en place par Ali Bongo lui-même pour récompenser ses plus fidèles collaborateurs. De l’argent public alloué sans contrôle à des proches du président gabonais et à sa famille qui ne semble pas étonner la justice gabonaise qui a jugé ces révélations comme étant sans fondement.
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