Procès GOC : Sylvia Bongo et sa fondation épinglées pour des centaines de millions perçus !
Le procès des principaux responsables de la Gabon Oil Company (GOC) ouvert ce lundi devant la cour criminelle spécialisée du tribunal de Libreville, a jeté le froid sur les activités de la première dame, Sylvia Bongo, et sa fondation. Selon les mis en cause, la femme d’Ali Bongo se servait de l’entreprise comme d’une véritable caisse noire pour ses activités de bienfaisance. Plusieurs centaines de millions auraient ainsi été exigés par les services de la première dame à l’entreprise publique qui y a consenti au titre du mécénat obtenu au terme de pressions politiques.
Voici des révélations auxquelles ne s’attendaient certainement pas les actuels locataires du palais présidentiel gabonais. Alors que Christian Patrichi Tanasa Mbadinga (ADG), Jérémie Ayong Nkodje Obame (ADG adjoint) et Geaurge Carelle Ndemegane Ekoh (Trésorière) sont poursuivis pour détournements de fonds publics et complicité, leur procès a finalement révélé que l’entreprise pétrolière publique servait plutôt de caisse noire aux activités sombres des tenants du palais présidentiel.
Une récente sortie de sa Fondation
Sylvia Bongo présentée comme la régente du palais présidentiel ne manquait pas d’exiger via des intermédiaires à la GOC et à ses responsables de lui allouer des fonds pour ses activités notamment Octobre Rose, contre les cancers féminins. Christian Patrichi Tanasa Mbadinga a indiqué à la barre que la Fondation de la première dame recevait de l’entreprise pas moins de 150 millions à chaque édition d’Octobre Rose. De plus, la présidence gabonaise faisait des pieds et des mains pour que la GOC finance les activités de la première dame. Un mercenariat forcé
Tanasa a précisé à la cour criminelle que sous l’ère de son prédécesseur Arnaud Calixte Engandji, la GOC avait signé un contrat pour appuyer les actions du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). Mais qu’un jour il reçoit le coup de fil de Jessye Ella Ekogha, l’actuel porte-parole de la Présidence gabonais l’intimant l’ordre de soutenir la première dame dans le cadre de ce contrat. « Quelque temps après, c’est Ike Ngouoni qui m’a demandé de soutenir la première dame. Puis j’ai rencontré le directeur de cabinet du président de la République (Brice Laccruche Alihanga, ndlr), il m’a confirmé que la première dame avait besoin de cet argent. C’est ainsi que j’avais débloqué 400 millions pour elle », a révélé mardi l’ancien ADG de Gabon Oil Company.
Des sommes astronomiques pour Sylvia Bongo et sa fondation qui a démenti ce mercredi via un communiqué n’avoir reçu de la GOC que la somme de 10 millions au lieu des 150 millions avancés par Tanasa dans sa déclaration sous serment. De quoi laisser songeur sur les activités de l’entreprise pétrolière publique qui accusait déjà 42 milliards avant l’arrivée des trois accusé en 2018. Mais la justice gabonaise ne s’intéresse qu’à la période de gestion des mis en cause qui risquent jusqu’à 15 ans de prison alors que plusieurs mains noires sont assurées de ne pas être inquiété par le rôle de caisse noire qu’a joué l’entreprise pour de nombreuses activités présidentielles. Quid des 400 millions perçus par la première dame ? Et à quel titre ?
Interrogé sur ce mercenariat forcé et sur les sommes décaissées à la première dame, le principal accusé a laissé une réponse toute glaciale : « Si j’avais refusé (d’allouer ces fonds à la première dame, ndlr) mon pensionnat à la prison centrale aurait pu se faire plus tôt ».
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