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Les ex employés d’EIM Manpower Gabon en colère, réclament plus d’un milliard à Addax Petroleum

Les ex employés d’EIM Manpower Gabon en colère, réclament plus d’un milliard à Addax Petroleum
Les ex employés d’EIM Manpower Gabon en colère, réclament plus d’un milliard à Addax Petroleum © 2023 D.R./Info241

C’est au cours d’une conférence de presse tenue, le jeudi 6 juillet à Port-Genti, que les ex-employés de la société intérimaire EIM-Manpower Gabon réunis autour d’un collectif composé d’une vingtaine d’agents qualifiés, mis à la disposition du groupe pétrolier Sinopec Gabon, ont dénoncé les sociétés Addax Petroleum Oil and Gas Gabon, Sinopec Gabon et Sino Gabon.

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Au cours de celle-ci, le non-respect des obligations légales de traitement de salaires, était l’un des points central de cette conférence de presse. Pour ce qui et des faits, ils remontent au 14 février 2020. Le groupe pétrolier chinois Sinopec Gabon avait signé avec EIM-Manpower Gabon, un contrat de mise à disposition du personnel. Dans ledit contrat, plusieurs irrégularités étaient à relever. Il s’agit entre autres de la rémunération des travailleurs. « Comment expliquer que la société Addax a inséré dans le contrat de mise à disposition, une grille salariale différente de celle qu’elle utilise ? Elle a volontairement retiré un élément primordial de la pesée des postes à savoir le niveau d’études », a fait savoir le représentant désigné des ex-employés de EIM Manpower Gabon, Gérald Philippe Ollomo Nkogho.

Le licenciement abusif des employés faisait également partie des points de revendications tout comme la durée de mission appuyée en son article 7.1 page 6 du contrat signé entre les deux sociétés précitées. Celui-ci stipule que « la durée des missions sera variable en fonction des besoins du client sans dépasser 28 jours de présence sur le site ». Et l’article 7.2 le complète en disant : « si la mission des travailleurs n’est pas achevée à l’arrivée du terme du présent contrat, les parties pourront décider d’une prolongation parvenant à ce contrat conformément aux dispositions prévues par l’article 22.2 ».

Des articles qui ne prenaient pas en compte de la durée de la mission selon le collectif qui estime que ladite entreprise s’inscrivait en faux à toutes ces dispositions.
« Nous tous ici avions eu des contrats de contractuels dans lesquels, certains ont eu à faire 43 jours sur site. Cela aurait pu être compris vu le contexte de la COVID-19. Certains des employés sont même allés travailler au-delà des jours fixés dans le contrat des missions. Il existe des contrats qui comptent plus de jours que les contrats d’intérim sans aucun avenant. Cela fait plus d’un an que les travailleurs ont essayé de revoir cette situation, Addax fait le dos rond au travers de son directeur juridique et celui des ressources humaines. Nous méritions nos CDI », estiment-ils.

De nombreux manquements qui auraient permis dans ce dossier de conciliation, aux ex-employés d’EIM Manpower Gabon, d’acquérir des contrats à durée indéterminée (CDI) si la législation gabonaise était respectée. C’est pour cette raison qu’ils lancent un appel au président de la République ainsi qu’au ministre de la justice, Garde des sceau, afin qu’ils agissent en qualité de tiers dans la résolution de cette affaire. « La mauvaise foi dont fait montre la société Sinopec Gabon laisse savoir qu’elle a manifestement opté pour la politique de l’usure du temps. Oui Addax s’est enrichie sous notre dos. Nous faisons appel au gouvernement gabonais. En diluant nos salaires, Addax a volontairement diminué l’assiette fiscale. Nous souffrons énormément. Nous ne sommes pas loin d’être chassés de chez nous. monsieur le président nous souffrons », déplorent les ex-employés de EIM Manpower Gabon.

Dans ce dossier qui pèse plus d’un milliard d’impayés, la conséquence est que ces gabonais licenciés sont confrontés chaque jour qui passe, à une précarisation sociale qui ne dit pas son nom. Chaque matin ils sont la risée de leurs collègues et familles. Devenus des hommes sans parole, ils rasent les murs. C’est pourquoi et avec pour représentant juridique l’étude d’avocats Nkoulou Ondo et la Confédération syndicale du Gabon (Cosyga), ils envisagent entamer une grève de la faim dans un délai de deux semaines.

« Si les choses n’avancent pas, nous n’aurions d’autre choix que de nous lancer vers une grève illimitée de la faim. Si on doit mourir, autant mourir devant les locaux d’Addax. Quitte à mourir, on préfère une mort rapide », préviennent-ils. « Nous avions confiance en la justice gabonaise. Le Gabon est un pays de droit et le travailleur a ses droits. Pourquoi ces opérateurs économiques ne nous respectent pas. Le travailleur gabonais est conscient et ce pays est le nôtre. Nous devrions préserver le Gabon comme aux années antérieures », suggère le secrétariat provincial de la COSYGA, Jean-Paulle Opa.

Aussi, la semaine prochaine par le truchement de leur syndic, ils vont introduire un courrier au cabinet du ministre de la justice, dans le but de réitérer par voie administrative leur cri de détresse.

@info241.com
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