Gabon : L’ONU alerte sur la surpopulation carcérale et la prévention de la torture dans le pays
Le Gabon fait face à un défi majeur en matière de respect des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne la prévention de la torture et des mauvais traitements en détention. C’est le constat alarmant dressé par le Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture (SPT), qui vient de conclure sa deuxième visite dans le pays après celle de 2013. Il a formulé 7 recommandations pour y remedier.
Lors de cette mission, qui s’est déroulée du 10 au 16 mars, le Sous-comité a visité plusieurs établissements où des personnes sont privées de liberté, y compris des prisons, des postes de police et des centres de détention. Les observations faites par la délégation ont suscité une profonde préoccupation quant au manque de mise en œuvre de mesures efficaces pour lutter contre la surpopulation carcérale et l’impunité des auteurs d’actes de torture.
Abdallah Ounnir, chef de la délégation, a souligné l’urgence d’agir pour mettre fin aux traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux personnes en détention. « Le Gabon doit s’attaquer de toute urgence à la surpopulation et aux horribles conditions dans les prisons et les lieux de garde à vue afin de mettre fin aux traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux personnes en détention », a-t-il déclaré.
« La principale cause de cette surpopulation est le recours systématique à la détention provisoire et sa durée excessivement longue », a souligné Ounnir, ajoutant : « Les droits fondamentaux des personnes présumées innocentes sont ainsi bafoués, notamment par la lenteur de la justice ».
Le Sous-comité a également rencontré des hauts responsables du gouvernement gabonais, des représentants de la société civile et des agences des Nations Unies. Ils ont salué l’imminence d’un projet de loi visant à réformer la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et à en faire le futur Mécanisme National de Prévention (MNP) du Gabon, un organe indépendant dédié à la prévention de la torture et des mauvais traitements.
Abdallah Ounnir a exhorté le gouvernement gabonais à mettre en place ce mécanisme sans délai et à lui fournir les ressources nécessaires pour remplir son mandat. Le Sous-comité enverra au Gabon un rapport confidentiel contenant ses observations et recommandations, dans l’espoir que celles-ci seront mises en œuvre pour améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays.
Selon le communiqué final du conseil des ministres du 20 mars, à l’issue de cette visite qui a concerné 18 lieux de privation de liberté de Libreville et Port Gentil, les observations suivantes ont été formulées par le SPT :
la création d’un Mécanisme National de Prévention de la Torture.
la lutte contre l’impunité des auteurs de torture et mauvais traitements.
la lutte contre la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants (TCID) ;
la lutte contre la surpopulation carcérale ;
l’amélioration des conditions de détention ;
le respect des garanties fondamentales et des procédures judiciaires ;
l’accès aux soins de santé pour les personnes privées de liberté.
Cette visite du Sous-comité des Nations Unies souligne l’engagement continu de la communauté internationale à promouvoir le respect des droits de l’homme et à lutter contre la torture et les mauvais traitements. Elle appelle également le Gabon à redoubler d’efforts pour garantir la protection des droits fondamentaux de toutes les personnes se trouvant sur son territoire.
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