Gabon : 4 trafiquants d’ivoire dont un récidiviste, arrêtés avec 14 défenses d’éléphants à Makokou
Quatre présumés trafiquants d’ivoire ont été interpellés le 12 novembre dernier dans la capitale provinciale de l’Ogooué-Ivindo, selon un communiqué de l’ONG Conservation Justice parvenu ce mardi à Info241. L’opération, menée conjointement par la Direction provinciale des Eaux et Forêts et la Police judiciaire locale, a permis la saisie de 14 défenses d’éléphants, prêtes à être écoulées sur le marché noir.
Les suspects, tous gabonais, ont été arrêtés en flagrant délit alors qu’ils tentaient de vendre illégalement l’ivoire. Parmi eux figure un récidiviste notoire, déjà interpellé en 2019 puis en 2023 pour des faits similaires et condamné dans la foulée. Les quatre individus ont été placés en garde à vue en attendant leur présentation devant le procureur spécial compétent.
Un trafic lourdement sanctionné par le Code pénal
Dans son communiqué, Conservation Justice rappelle que l’article 390 du Code pénal gabonais prévoit des peines pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement, assorties d’une amende équivalente au quintuple de la valeur des produits saisis. Un arsenal juridique pensé pour dissuader les réseaux criminels qui continuent de cibler les éléphants, espèces déjà gravement menacées de disparition.
Le butin des suspects
Cette affaire éclate alors que la COP 30 se tient actuellement à Belém, au Brésil, où les questions de biodiversité sont au cœur des discussions internationales. Conservation Justice souligne, dans ce contexte, l’urgence de renforcer les mécanismes de protection dans les pays abritant des hotspots écologiques, parmi lesquels le Gabon figure en première ligne.
L’éléphant, acteur invisible de la lutte climatique
Luc Mathot, directeur exécutif de Conservation Justice, a tenu à rappeler le rôle écologique essentiel joué par l’éléphant de forêt, qualifié de véritable “jardinier de la forêt”. En favorisant la régénération d’espèces à forte densité de carbone, l’éléphant contribue directement à la lutte contre le dérèglement climatique. Selon l’ONG, chaque individu permettrait de compenser l’équivalent des émissions annuelles d’environ quarante véhicules.
Avec un couvert forestier estimé à 88 % et une population d’environ 95 000 éléphants, le Gabon reste à ce jour un bastion crucial de la biodiversité mondiale. Pour Conservation Justice, les arrestations de Makokou rappellent autant l’efficacité de la coopération locale que la nécessité d’un soutien international accru, indispensable pour maintenir la pression sur les réseaux criminels et préserver un patrimoine naturel unique.
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