Libreville : Pierre Mathieu Obame Etoughe, un maire attendu sur le terrain des résultats
Pierre Mathieu Obame Etoughe, élu maire de Libreville le 9 novembre sous les couleurs de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), a été officiellement installé dans ses fonctions ce lundi par le ministre de l’intérieur, Hermann Immongault. À 55 ans, ce technocrate formé exclusivement au Gabon prend les commandes d’une capitale en quête de stabilité après la période de transition ouverte en 2023. Pour les Librevillois, éprouvés par des années de dysfonctionnements municipaux, l’arrivée du nouvel édile marque l’espoir d’un renouveau concret et mesurable.
Lors de la cérémonie, le ministre de l’intérieur a rappelé avec fermeté les exigences pesant sur le nouveau maire : transparence, rigueur, refus du clientélisme et loyauté envers les institutions. « Le temps des promesses sans lendemain est révolu », a insisté Hermann Immongault, soulignant que les habitants de Libreville n’attendent plus de discours mais des résultats visibles. Il a notamment mis en garde contre les recrutements clientélistes, appelant la nouvelle équipe municipale à rationaliser les effectifs et à maîtriser les dépenses publiques.
Promesse de lendemains meilleurs
Né le 21 septembre 1969, Obame Etoughe appartient à cette génération de cadres formés intégralement au pays. Titulaire d’un baccalauréat technologique, diplômé en génie civil de l’École polytechnique de Masuku puis de l’École nationale d’administration, il s’est forgé une expertise solide, complétée par des formations à la Banque africaine de développement. Son parcours dans l’administration est tout aussi marqué : secrétaire général adjoint au ministère des travaux publics, directeur d’entreprise dans le BTP, puis inspecteur général au contrôle général d’État dès 2024.
À peine installé, le nouveau maire a annoncé la création d’un laboratoire d’innovation civique, conçu comme un espace de co-construction entre jeunes talents, start-up et universitaires. Une initiative qui s’inscrit dans sa volonté de transformer la mairie en une institution dynamique, moderne et performante : une administration capable de produire des résultats visibles, d’améliorer la qualité de vie et de retisser un lien de confiance avec les habitants.
Des chantiers prioritaires et urgents
Les priorités opérationnelles ne manquent pas. Le maire devra immédiatement s’attaquer à la digitalisation des taxes et redevances municipales, à la construction de parkings payants dans les zones à forte affluence, à l’amélioration du calendrier de collecte des ordures et à la lutte contre les dépôts sauvages. L’insalubrité chronique de Libreville figure au premier rang des préoccupations. Le ministre a en outre exigé la mise en place de badges d’identification pour les agents municipaux afin de lutter contre les pratiques illicites.
Si l’ambition affichée est forte, les Librevillois jugeront rapidement des premiers résultats. Entre insalubrité, bouchons, routes dégradées, occupation anarchique des trottoirs et déficit de services publics locaux, les défis sont considérables. Les habitants attendent un maire de terrain, visible, capable de restaurer la confiance et d’améliorer leur quotidien à un rythme soutenu. Le succès du mandat dépendra de la capacité d’Obame Etoughe à transformer ses engagements en actes tangibles.
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