Royaume-Uni : Le Gabon cité parmi les pays menacés de sanctions sur les visas
Le Royaume-Uni s’apprête à dévoiler ce lundi 17 novembre une liste des premiers pays visés par des sanctions migratoires inédites. Londres entend punir les États jugés insuffisamment coopératifs dans le renvoi de leurs ressortissants en situation irrégulière. Si les premières mesures concernent l’Angola, la Namibie et la République démocratique du Congo, le Gabon figure déjà dans le viseur britannique, cité parmi les pays les plus réticents à délivrer les documents nécessaires aux expulsions.
Selon le ministère britannique de l’Intérieur cité dimanche par The Times, ces sanctions répondent à une hausse spectaculaire des arrivées irrégulières, estimées à plus de 39 000 personnes depuis le début de l’année. La ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, adopte une ligne dure similaire à celle de Trump : les pays qui ne reprennent pas leurs citoyens verront l’accès aux visas suspendu. « Acceptez le retour de vos ressortissants ou perdez le privilège d’entrer au Royaume-Uni », a-t-elle averti. Un message qui résonne particulièrement pour les nations africaines visées.
Des sanctions graduelles en préparation
Pour les premiers pays sanctionnés, Londres prévoit un système graduel. Dans un premier temps, les privilèges accordés aux diplomates et personnalités de haut rang seront supprimés, notamment les files prioritaires et le traitement accéléré des demandes. Si la coopération ne s’améliore pas, la sanction pourra aller jusqu’à une interdiction totale de visas. Bien que le Gabon ne soit pas encore officiellement ciblé, les autorités britanniques le classent parmi les États susceptibles de rejoindre cette liste dans les prochains mois.
La ministre britannique de l’Intérieur a le Gabon dans son viseur
Cette perspective soulève des interrogations à Libreville. Le Royaume-Uni accueille régulièrement des étudiants gabonais, des professionnels et des familles engagées dans des échanges bilatéraux croissants. Une restriction des visas aurait un impact direct sur ces mobilités, mais aussi sur la diplomatie gabonaise, contrainte de justifier sa coopération sur les dossiers migratoires. Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été formulée par les autorités gabonaises.
Une réforme profonde du système d’asile britannique
La stratégie britannique ne se limite pas aux sanctions. Londres prépare également une vaste réforme de son système d’asile. Parmi les changements annoncés : une seule possibilité d’appel pour les migrants déboutés, une interprétation plus restrictive du droit à la vie familiale garanti par la Convention européenne des droits de l’homme, et un statut de réfugié désormais temporaire, réexaminé tous les 30 mois. L’objectif affiché est de limiter les recours prolongés et d’accélérer les expulsions.
Dans ce contexte, l’inclusion potentielle du Gabon dans les pays visés met en lumière les tensions autour des migrations internationales et des responsabilités diplomatiques. Alors que l’Europe renforce ses exigences envers les pays africains en matière de réadmission, Libreville pourrait être contraint de clarifier ses engagements. Les prochains jours diront si ces menaces se transformeront en sanctions concrètes ou si le dialogue diplomatique permettra d’éviter une crise entre Londres et les capitales africaines concernées.
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