Succession

La justice française appelée à trancher sur la polémique des origines d’Ali Bongo

La justice française appelée à trancher sur la polémique des origines d’Ali Bongo
La justice française appelée à trancher sur la polémique des origines d’Ali Bongo © 2015 D.R./Info241

L’affaire sensible des origines controversées d’Ali Bongo Ondimba vient de connaitre un nouveau rebondissement et pas des moindres. Le procureur de Nantes (France) tient peut-être entre ses mains l’épilogue de la polémique sur les origines décriées du président Ali Bongo Ondimba. Le magistrat français a officiellement été saisi en janvier dernier pour faire la lumière sur le document d’Etat civil « introuvable » du « fils » du président Omar Bongo, décédé au pouvoir après 42 ans de règne à la tête du Gabon.

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Selon des informations recueillies par Mediapart, il s’agit d’un dossier explosif pour l’avenir politique d’Ali Bongo, également président du doyen des partis politiques du pays créé par son "père" un 17 mars 1968. Les enjeux se situent à la fois sur le plan des institutions et sur le point de vue financier, à quelques mois de l’élection présidentielle. D’après certaines indiscrétions de palais, l’affaire fait partie des dossiers sensibles « signalés » au gouvernement français, au regard de ses possibles implications sur la vie politique gabonaise. Ceci expliquant peut-être cela.

En effet, plusieurs documents liés à la succession d’Omar Bongo font état de l’absence de document en bonne et due forme de l’Etat civil Ali Bongo, éveillé par le brûlot à charge de Pierre Péan "Affaires Africaines. Mensonges et pillages au Gabon". Fabrice Arfi, de Mediapart, revient à la charge sur cette question qui fâche la quiétude des occupants du Bord de mer, touchant de plein pied la légalité du président de la république Gabonaise : sa filiation.

Cette fois, Mediapart nous indique que ce nouveau rebondissement est le fruit de la saisie de la justice française par une des héritières d’Omar Bongo. Une des "sœurs" d’Ali Bongo lui conteste désormais cette filiation à l’origine de la part de lion (183 milliards) qu’il s’est adjugé avec Pascaline Bongo lors du partage de la fortune controversée du dernier patriarche de la Françafrique au détriment des 53 autres héritiers.

L’héritière légale d’Omar Bongo a saisi ainsi le parquet de Nantes le 14 janvier pour obtenir la preuve de l’existence de l’acte de naissance querellé dont Ali Bongo n’a pas réussi à exhiber à ses assaillants.

Le raisonnement déployé par l’avocat de l’héritière, Me Eric Moutet, dans un courrier adressé au parquet le 14 janvier dernier est simple : si Ali Bongo est né, comme il l’affirme, en 1959 à Brazzaville (Congo), alors les archives du registre de l’état civil qui est domicilié à Nantes pour la France et ses anciennes colonies doit logiquement contenir le document. Pour cause : en 1959, Brazzaville était sous administration de l’Afrique équatoriale française (AEF).

La question agite depuis plusieurs années le Gabon, l’opposition soupçonnant l’actuel chef de l’Etat d’avoir contrefait plusieurs documents ayant trait à ses origines en versant dans son dossier de candidature à la présidentielle de 2009, un présumé faux acte de naissance qui fait de lui le fils né un 9 février 1959 à Brazzaville, d’Albert Bernard Bongo et Joséphine Kama.

Il faut souligner que l’opposition qui crie depuis 2009 à la fraude électorale ayant conduit à la tête du pays Ali Bongo, avait été confortée dans leur combat contre le régime faussaire par les révélations relayées dans l’ouvrage du journaliste français d’investigation, Pierre Péan, "Nouvelles affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon".

Pour le Front uni de l’opposition pour l’alternance formé le 19 juillet dernier à Libreville par 14 leaders de l’opposition, les révélations de Pierre Péan corrobore désormais le "recours pour inéligibilité introduit auprès de la Cour Constitutionnelle, lors de l’élection présidentielle de 2009, par l’un des candidats, Luc Bengone Nsi, membre du Front pour l’Alternance au Gabon. Avant de conclure à un "complot ourdi par Ali Bongo et exécuté, à l’époque, par le Ministre de l’Intérieur, le Président de la CENAP, le Président de la Cour Constitutionnelle".".

Selon les membres de l’opposition, "les Gabonais exigent la présentation de l’acte de naissance ou jugement supplétif d’acte de naissance d’Alain Bongo, né à Brazzaville, en 1959, d’Albert Bongo et de Joséphine Kama. Brazzaville, à l’époque, capitale non seulement de l’Afrique Equatoriale Française mais aussi du territoire du Moyen Congo".

Cet énième rebondissement ne fait pas les bonnes affaires d’Ali Bongo dont le pouvoir est vacillant depuis novembre dernier, la crise de défiance de son gouvernement a atteint un niveau si critique que ces casseroles privées donnent inlassablement du grain à moudre pour ses détracteurs qui peuvent en profiter pour exiger son départ du pouvoir. Pouvoir dont l’influence va de plus en plus crescendo avec un front social explosif.

Consulter gratuitement l’article y relatif de Mediapart en cliquant ici

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