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Port-Gentil : les commerçantes du marché Camp Boiro vent debout contre la municipalité

Port-Gentil : les commerçantes du marché Camp Boiro vent debout contre la municipalité
Port-Gentil : les commerçantes du marché Camp Boiro vent debout contre la municipalité © 2023 D.R./Info241

Manque d’eau, manque d’éclairage public, manque de gardien municipaux et manque de lieu d’aisance voici les problèmes que les commerçants marché camp Boiro dans la capitale économique gabonaise ont tenu à dénoncer. Ils exigent des meilleures conditions de travail du fait des taxes municipales journalières qu’ils payent. Elles se sont confiées à un reporter de la rédaction d’Info241.

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C’est une maltraitance que les commerçantes du marché dit Camp Boiro, situé dans le 4e arrondissement de la commune Port-Gentil ne veulent plus vivre. En effet, après que leurs collègues du Tournant SEEG aient été déguerpies pour la construction d’une station service, elles ont été également victimes de plusieurs irrégularités qu’elles fustigent. « Les agents de la mairie sont venus nous arracher les parasols qu’on a acheté avec nos miettes Ils sont allés jeter ça à la poubelle. Quand il pleut ici, on s’inonde comme des poules. C’est la vie qu’on subit au Gabon. Ce maire là, on n’en veut plus jamais ! », relate à Info commerçante exaspérée Sidonie Mboumba.

Une autre vue des lieux

Là-bas dans ce petit coin de Port-Gentil où il y a tout mais où tout manque, les commerçantes sont confrontées dans leur vie quotidienne au manque d’eau, d’électricité publique, de routes praticables et d’agents de sécurité afin de sécuriser leurs biens. Chaque jour qui passe leurs marchandises sont vandalisées par des personnes indiscrètes, qui militent sombrement pour nuire à leur bien. Sans vestiaires elles pissent à tout va, histoire de se sauver de ce malaise pressant. « Si tu pars derrière là-bas en bas où on urine, c’est la merde ! On fait semblant de dire que les Gabonais vont bien or, nous n’avons rien même pas le strict nécessaire. On paye les taxes chaque jours mais il y a rien ! », dénonce encore amèrement Sidonie Mboumba.

Dans ce marché jugé anarchique par les clients eux-mêmes ainsi que les commerçantes et au regard des bicoques en matériaux de récupération qui jonchent le long du tronçon poussiéreux, il est impossible de passer une simple journée sans payer des taxes. Gabriel Tchango le maire de la commune de Port-Gentil et son équipe chargée des recettes, sont taxés de « suceur de fonds » par les commerçantes laissées pour comptes. « Les gens de la mairie viennent nous prendre près de 2 000 par jour et par commerçante. Malgré cela, nous sommes au soleil. On est fatigué des promesses qui ne se réalisent jamais ! On préfère souffrir. Y’a un Dieu vivant qui va les sanctionner. Et c’est maintenant !’, annonce encore Sidonie.

Un marché aux abois

Malheureusement pour embarquer ou débarquer une marchandise, c’est le parcours du combattant. Il faut jouer à un jeu d’équilibriste comme dans une compétition olympique.
 »Je souhaite que les ruelles soient au moins travaillées en pavées, s’ils n’ont pas la force de mettre ça en goudron ou arranger le port. Quand les gens descendent là-bas, il faut patauger et c’est pas normal", crie également un commerçant au nom d’Anicet. La politique et l’entreprenariat ne faisant pas des bonnes affaires, et parce que marginalisées par les hommes politiques, les femmes commerçantes ont décidé de rompre le lien avec le les hommes du Parti démocratique gabonais qui sont à l’origine de tous les désarrois observés.

"Pour ce qui est gardiennage, chacun est obligé de cotiser 3 000 par mois. Au débarcadère, nous avons des difficultés lorsque monte la marrée Tout est inondé ! Les villageois et nous, personne n’est épargné !", a précisé la présidente du collectif des commerçants au camp Boiro, Owango Mbourou Marie Rose. « Tous les boxes, c’est nous-mêmes qui avons construit ça avec nos moyens de bord. La route est boueuse et c’est pas facile pour nous qui exerçons. Il nous faut un bac à ordures. Nous sommes en manque d’électricité. Nous avons un toilette qui n’est pas opérationnel puisqu’il est fermé et nous n’avons pas d’eau ici », a rajouté la présidente eu collectif des commerçants de ce marché de fortune qui invite les personnes de bonne volonté à les venir en aide.

@info241.com
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