Révélations

Livre de Pierre Péan : comment Accrombessi, Attias et IBK profitent du Gabon

Livre de Pierre Péan : comment Accrombessi, Attias et IBK profitent du Gabon
Les trois « pilleurs » du Gabon selon Pierre Péan © 2014 D.R./Info241

Le Béninois naturalisé Gabonais, Maixent Accrombessi Nkani, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta (Ibk) et le Français Richard Attias savent comment s’enrichir sans le moindre effort. Des personnages qui étaient méconnus au Gabon avant 2009 ont trouvé leur nouvel eldorado. Depuis l’accession à la magistrature suprême d’Ali Bongo, le Gabon est leur nouvelle pompe à sous. La famille politique d’Ali Bongo Ondimba épinglée par les révélations veulent distraire le peuple Gabonais par la question bien qu’importante d’adoption ou non du président actuel du Gabon, en faisant fie des nombreux pillages révélés par l’écrivain-investigateur redoutable Pierre Péan dont le sous-titre très évocateur est « Mensonges et pillages au Gabon ».

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Depuis les débuts de la Ve République, l’Afrique noire a été l’objet d’une attention très particulière des hauts dirigeants français qui l’ont incluse dans leur " domaine réservé ", sous le contrôle tutélaire et direct de l’Elysée : du Secrétariat aux Affaires africaines et malgaches de Jacques Foccart, sous de Gaulle, jusqu’à ses équivalents actuels.

On se remémore avec la dernière livraison brûlante de Pierre Péan, déjà en rupture de stock en France, que nombre d’" affaires " ont révélé, au fil des ans, le caractère trouble, aventureux et parfois compromettant des relations entre Paris et certains gouvernants de ses anciennes colonies. " Diamants ", barbouzes, mercenaires, putsches, safaris, sacres impériaux, votes des " Français de l’étranger ", affaires du S.A.C., financement des partis politiques, trafics d’influences, pots de vin et prébendes : l’accent fut alors souvent mis sur des cas de corruption, des excès de potentats locaux. Plus rarement sur les véritables intérêts en cause, les réseaux et groupes de pression, les jeux d’influences réciproques, l’intrication croissante de la politique franco-africaine des gouvernements successifs et de leurs préoccupations de politique intérieure.

Néanmoins, un cas résume à lui seul toute l’ampleur et l’ambiguïté de ces relations d’interdépendance " : le Gabon, petit émirat équatorial gorgé de pétrole et d’autres ressources stratégiques. La minutieuse enquête menée par Pierre Péan à partir de cette plaque-tournante des enjeux franco-africains révèle que certain néocolonialisme risque de n’être plus aujourd’hui à sens unique, et que la politique de Paris n’est pas à l’abri des pressions de lobbies ou de chantages aux renversements d’alliances... Chronique d’un quart de siècle de relations franco-africaines, ce livre ne constitue pas un mince chapitre de l’histoire secrète de la Ve République.

Tandis que la polémique sur le livre est axé sur la nationalité ou non d’Ali Bongo, par le palais du Bord de mer, pour le citoyen Gabonais lecteur de ce livre, ce sont les détails sur les transactions financières de pillages qui doivent permettre un réveil national. On y découvre notamment les détournements des deniers publics du directeur de cabinet, Maixent Accrombressi et sa légion étrangère, en étroite collaboration le directeur du budget, Yves Fernand Manfoumbi, proche d’Ali Bongo.

Sans oublier l’enrichissement à la solde du contribuable gabonais du publiciste Français Richard Attias qui doivent interpeller les autorités politiques de la République du Gabon qui est en ce jour en récession et très endettée. Pour preuve plusieurs projets entamés par Ali Bongo et ses émergents demeurent des maquettes des éléphants blancs ; Plusieurs entreprises privées adjudicatrices des marches publics mettent la clé sous le paillasson en abandonnant des projets en cours de réalisation.

Face aux révélations de la presse sénégalaise sur les montants faramineux qu’il va empocher, lors du sommet de la francophonie, après ceux pompés pendant le sommet de l’organisation de la conférence islamique (oci), Richard Attias n’a trouvé́ qu’une seule arme pour tenter de se défendre : l’insulte. Hélas pour lui, « Nouvelles affaires africaines », la « bombe » que vient de faire publier le journaliste d’investigation, Pierre Péan, a mis au grand jour les pratiques du couple Attias sur le continent, particulièrement au Gabon.

L’écrivain investigateur français informe le lecteur que « le couple Attias a été́ recruté par Ali Bongo comme élément moteur du développement gabonais. Les grands communicants lui ont vendu la transformation » du pays, annonçant des retombées économiques mirifiques grâce aux grands investisseurs du monde entier qui connaîtront le Gabon via le New York forum of africa (Nyfa). Pour quel tarif ? Malgré la volonté de transparence annoncée, les Attias n’ont pas souhaité révéler le coût de ce Davos Africain », soutient Péan.Avant d’ajouter : « Pour les trois premiers forums, le chiffre de 20 milliards de francs Cfa (environ 30 millions d’euros) qui semble crédible.

Le Nyfa est en réalité une grosse et coûteuse opération de relations publiques destinée à redorer le blason d’Ali Bongo. Qu’est-ce qui pouvait le plus tenter le président du Gabon, sinon faire venir jusque chez lui des sommités du monde entier ? Sommités qui débordent large- ment les seules sphères économique et politique. « Richard Cœur de millions », comme l’a baptisé L’Express, a en effet fait venir Robert De Niro, Usain Bolt, Boris Becker, Garry Kasparov, Youssou Ndour. Mais aussi Nicolas Hulot, Jacques Attali et l’indéboulonnable Christine Ockrent, aux côtés de nombreux chefs d’état africains, d’anciens présidents d’Amérique du sud. Mais également d’Ivor Ichikowitz, le marchand d’armes sud-africain, ainsi que de patrons de multinationales et de fonds d’investissement...

Ibk, le « Parrain » corse et l’arrestation secrète de Seydou Kane

Le Mali et les pratiques mafieuses du « clan » d’Ibrahim Boubacar Keïta, connu au Mali sous les initiales ’’Ibk ’’ne sont pas en reste dans les « Nouvelles affaires africaines » de Pierre Péan. selon le journaliste, l’un des proches du Président malien, Seydou Kane, qu’on dit détenir aussi un Diplo’ sénégalais, se charge « notamment pour le compte de Maixent Accrombessi, des transferts de fonds pour les gros investissements immobiliers et les placements dans des paradis offshore. »

Selon Pierre Péan, « le Malien, qui dispose de deux passeports diplomatiques et d’une carte de séjour en France, fait également l’objet d’une enquête de la part des autorités américaines sur des investissements effectués aux États-Unis. En janvier 2013, il a fait l’objet d’une brève interpellation alors qu’il était en transit au Bourget pour se rendre à Miami ; il était porteur de 2,5millions d’euros ».

Pire, Péan confirme les relations entre le parrain Corse Michel Tomi, sous le coup d’une mise en examen en France pour blanchiment et Seydou Kane qui, au passage, dispose de deux sociétés au Gabon. Le Gabon serait-il vraiment une terre brûlée pour le « Batéké corse » ? L’interrogation s’impose. Il est intéressant de rappeler qu’Ibk fut présenté à Michel Tomi par Omar Bongo. Alors qu’Ibk venait d’être nommé Premier ministre du Mali, en février 1994, Charles Pasqua et Michel Tomi avaient fait son siège pour obtenir de lui l’ouverture d’un casino. Ibk aurait accepté, moyennant une récompense. Depuis lors, les deux hommes sont liés.

Tomi n’avait d’ailleurs pas oublié l’ancien président de la République malienne, Ibk pendant sa longue traversée du désert...s’ajoutent à cette équipe quelques « hommes d’affaires » qui ont pour fonction de ramener de l’argent à partager entre Maixent et Ali (Bon). Parmi eux, Seydou Kane, Vincent Miclet, affairiste français, qui a commencé́ à bâtir sa fortune en Angola, et, jusqu’à une époque récente, Michel Tomi, tout-puissant patron des casinos et des jeux...

Source : dakaractu.com

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