Jean Ping appelle à déclarer la vacance du pouvoir d’Ali Bongo devenu une « marionnette »

Le discours à la nation de Jean Ping de ce samedi soir, a livré toute sa substance. Alors que beaucoup s’étonnait qu’il ait avancé ce discours à samedi au lieu de dimanche, Jean Ping a une nouvelle fois fait par de son ambition de parvenir à une passation pacifique du pouvoir entre lui, vainqueur de la présidentielle d’août 2016, et l’usurpateur Ali Bongo dont la santé est en déliquescence au point d’être devenu la marionnette d’autres « nouveaux usurpateurs » qu’il n’a pas cité nommément.

L’intégralité du discours de Jean Ping

« Depuis le spectacle affligeant et dévastateur d’Ali Bongo au perron de l’Elysée, en décembre 2021, le peuple gabonais et la communauté internationale, ne peuvent plus se retrancher derrière des supputations et prétendre ne rien savoir de l’état réel de la santé d’Ali Bongo », a-t-il clamé hier soir. Avant de sonner la charge : « Ali Bongo n’est plus en capacité de gérer sa propre santé, encore moins, de gérer le pouvoir usurpé, au point de servir de marionnette à de nouveaux usurpateurs, qui livrent le pays aux enchères ».

Pour le président « élu » du Gabon, « Le Gabon mérite mieux pour ses institutions, car le peuple Gabonais s’est exprimé souverainement et en toute responsabilité, le 27 août 2016 ». Car « Le choix des électeurs gabonais en 2016, correspond à une orientation salutaire. La seule qui vaille et dans laquelle j’ai inscrit toute mon action depuis plus de 5 ans ». Avant de se féliciter que le peuple gabonais engagé dans une révolution citoyenne pacifique, ait « su résister à l’usure du temps, même si certains sont retombés dans l’asservissement et l’allégeance au pouvoir usurpateur, qui reste en quête sans fin, de légitimité ».

Pour sortir de ce saut dans l’inconnu et faire barrage à la destruction programmée du pays, Jean Ping a lancé un appel à la nation reposant sur 6 piliers. Le premier étant l’urgence de mettre un terme à la déliquescence du Gabon en déclarant la vacance de pouvoir et la fin de l’usurpation. « En conséquence, je demande aux institutions habilitées par la Constitution, de déclarer la vacance de pouvoir », a-t-il martelé. Le second pilier étant « la reconnaissance du vote souverain, exprimé par le peuple Gabonais, le 27 août 2016 ».

A ces deux principes, Jean Ping ajoute un 3e à l’endroit de l’armée : le chef suprême des forces de défense et de sécurité est celui qui est issu du vote des urnes selon la Constitution, a-t-il pris soin de rappeler. « Le Gabon attend de vous, que vous vous hissiez au sommet des armées républicaines et des espérances onusiennes pour la protection des peuples », a-t-il lancé à l’endroit des militaires. Le 4e principe étant l’action diplomatique qu’il ne cesse de vanter pour « une passation pacifique du pouvoir » entre lui et Ali Bongo.

Le 5e principe de cet appel est « le rapport de force intelligent » qui selon lui « a fait ses preuves, à travers l’action de mobilisation aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur ». Le 6e et dernier pilier est quant à lui, l’appel au rassemblement des patriotes de l’opposition et de la majorité pour parvenir à l’alternance politique. « Je reste attaché aux apports des patriotes de tous bords, pour prendre leur part dans la sauvegarde de notre Nation. J’ai toujours à leur endroit, cet appel ultime et aujourd’hui totalement solennel par le présent message », a-t-il conclu.