Bavure présumée

Couvre-feu : Un jeune gabonais tabassé par des militaires, retrouvé mort près d’une pompe funèbre

Couvre-feu : Un jeune gabonais tabassé par des militaires, retrouvé mort près d’une pompe funèbre
Couvre-feu : Un jeune gabonais tabassé par des militaires, retrouvé mort près d’une pompe funèbre © 2023 D.R./Info241

Encore un citoyen gabonais accusé d’avoir été tué par des bérets rouges pour n’avoir pas respecté le couvre-feu en vigueur depuis l’arrivée au pouvoir de l’armée. Cette fois, le drame s’est produit dans la nuit de dimanche à lundi à Port-Gentil. Lionel Rokewa, âgé de plus de 20 ans, aurait transgressé le couvre-feu et aurait eu une altercation avec les forces de l’ordre armées et encagoulées au Quartier Chic. Son corps sans vie a été retrouvé cet après-midi dans la capitale économique gabonaise alors qu’une seconde victime est toujours recherchée par ses proches.

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Un corps sans vie a été retrouvé abandonné près d’une pompe funèbre de Port-Gentil, ce lundi 18 décembre par la famille de la victime qui patrouillait tous les commissariats à la recherche de leur proche. Lui c’est Lionel Rokewa, un Gabonais qui après avoir transgressé l’heure du couvre-feu pour, a fait la malheureuse rencontre des forces de l’ordre armés et encagoulés. L’effroyable scène s’est passée dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 décembre, très exactement dans la zone dite « Les trois manguiers », réputée être l’endroit des bangandos.

La douleur des proches de la victime

Hier donc, alors qu’ils sirotaient paisiblement quelques verres avec son frère Steve Nguema, les deux hommes ont été pris en sandwich vers 23 heures et plus, par les agents des forces de l’ordre et de sécurité. Une rixe a éclaté entre les deux parties et les deux personnes précitées auraient été emmenées par les forces de l’ordre. C’est parce que le vacarme causé par la bagarre a entraîné des dégâts matériels importants et plusieurs traces de sang, que la famille, amis et connaissances ont décidé de prendre les choses à leur compte en allant fouiller leur frère dans les postes de police de la ville, en vain !

C’est finalement en début d’après-midi que le corps sans vie est découvert non loin de la maison de sépulture Gasepga. Un drame qui alimente les conversations au regard des zones d’ombres qui entourent ce suicide. « Ceux sont des militaires du B2 qui avaient des barres de fer, des bois qui sont à l’origine de ce meurtre. On l’a retrouvé derrière Gasepga dehors hors de la glace », déplore le frère de la victime Dimitry Boussougou.

Les proches observant un sit-in devant le parquet

L’armée et la justice près le Tribunal de première instance de Port-Gentil étaient embarrassées. En effet, très remontés les parents de la victime sont allés déposer la dépouille à la maison des pas perdus pour réclamer justice. Un accident qui intervient seulement un mois et seize jours, après le cas similaire de Libreville. Selon les parents du défunt, leur regretté frère a été tabassé copieusement par une unité des forces armées gabonaises, pour l’avoir surpris avec d’autres dans un bistrot aux heures du couvre-feu.

Une tache qui vient remettre sur la scène les méthodes barbaresques de répression de l’armée contre ses citoyens. Outre la victime, plusieurs autres auraient été violemment agressées cette nuit-là par les mêmes militaires. « Pourquoi ceux qui suivent papa Brice Clotaire Oligui Nguema, veulent profiter du couvre-feu pour abuser de la population. Ils ont tabassé mon frère qui n’a opposé aucune résistance lorsqu’il a été attrapé. Ils l’ont cassé deux côtes après l’avoir poignardé », affirme notre source Dimitry Boussougou.

La famille a rapporté le corps de la victime au palais de justice

Au Gabon, le couvre-feu est toujours maintenu de 24h à 5h du matin sur toute l’étendue du territoire national, depuis le 28 septembre dernier. Sauf que dans la nuit du 17 au 18 décembre, Lionel Rokewa étaient dans un troquet avec d’autres dont son ami-frére Steve Nguema, où ils ont été pris à partie par l’un des militaires (bérets rouges) selon les parents, qui a infligé une bastonnade de taille aux deux individus cités à l’aide un morceau de latte qui a fini dans les côtes du défunt.

En outre, si le corps sans vie de Lionel Rokewa a été retrouvé, il n’en demeure pas moins que celui de Steve Nguema n’a toujours pas été retrouvé. « Lui, on ne le retrouve pas jusqu’à présent. Le défunt pour le retrouver, on a fait tous les postes de police. Quand c’est pour attraper les bandits, on les présentent à la télé vite fait. On veut que justice soit faite à chaque fois qu’un policier ou un corps habillé tue quelqu’un », exige à Info241 Dimitry Boussougou.

Plein de rêves et d’espoirs après la prise de pouvoir par les militaires du CTRI, Lionel Rokewa est décédé dimanche dernier dans des conditions pour l’heure non élucidées. « Si on le retrouve aussi mort, on va l’emmener aussi au Tribunal avec un sac de riz, ils vont le manger. C’est pas tout ceux qui sont au Quartier Chic qui sont des bandits. Président Brice Clotaire Oligui Nguema il faut agir, ces gens veulent te nuire. Avec Ali Bongo c’était comme ça », conclut-il. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les causes réelles ayant causées la mort de Lionel Rokewa.

@info241.com
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