L’invité de la rédaction

Istovan Nkoghe : « les Gabonais de France ne sont pas aussi engagés qu’ils devraient l’être »

Istovan Nkoghe : « les Gabonais de France ne sont pas aussi engagés qu’ils devraient l’être »
Istovan Nkoghe, président du Conseil des Gabonais de France (CGF) © 2015 D.R./Info241

L’invité de la rédaction d’Info241 est cette semaine Istovan Nkoghe, président du Conseil des Gabonais de France (CGF) qui fédère un peu plus de 70 associations gabonaises. Le juriste nous entretient de l’actualité de la structure qu’il dirige, en revenant aussi sur l’affaire des 50.000 euros remis par le président Ali Bongo en février aux associations de France.

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Le président du CGF en profite pour nous édifier sur le faible engagement des Gabonais de France dans des structures associatives et relève le rôle que devrait jouer la diaspora Gabonaise en France.


Vous êtes le président du CGF. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette structure ?

Istovan Nkoghe : Je vous remercie de bien vouloir me donner la parole, le Conseil des Gabonais de France est en effet une fédération d’associations gabonaises en France. Nous fédérons à peu près un peu plus de 70 associations. Le Conseil est sans but politique, sans but religieux, sans prise de parties.

Nous avons monté (..) la première structure d’assistance juridique et administrative des Gabonais de France qui s’appelle l’AMIN".

Le but étant simplement dans un premier temps de défendre les intérêts des Gabonais de France ; dans un deuxième temps, de promouvoir la diaspora Gabonaise en France ; dans un troisième temps, faire régner au sein de la diaspora des liens de solidarité, monter des projets, faire rayonner le Gabon culturellement en France.

Avez-vous prévu une association qui aide les gabonais de France sur le plan juridique ?

Istovan Nkoghe : Nous avons monté très récemment, c’est-à-dire il y a à peu près trois mois, une structure juridique, la première structure d’assistance juridique et administrative des Gabonais de France qui s’appelle l’AMIN qui a un numéro de téléphone, avec un service juridique d’à peu près cinq juristes qui sont spécialisés dans différentes matières et qui répondent déjà depuis quelques mois aux attentes des Gabonais qui ont des problèmes et qui souhaitent que des premières réponses juridiques leur soient apportées.

Quels jugements portez-vous sur la diaspora Gabonaise de France ?

Istovan Nkoghe : La diaspora Gabonaise de France est variée, elle est assez hétéroclite. Je pense que c’est une diaspora qui mérite de monter en puissance, parce que c’est une diaspora vis-à-vis de laquelle il y a beaucoup d’attentes, notamment vis-à-vis des Gabonais du Gabon qui en attendent énormément. Et je trouve que les Gabonais de France ne sont pas aussi engagés qu’ils devraient l’être. Ils ne sont pas aussi engagés que leur responsabilité les pousserait à l’être.

Beaucoup de Gabonais ont un sentiment de méfiance vis-à-vis des structures qui visent à rassembler les Gabonais, par peur d’être instrumentalisés".

C’est pourquoi, j’exhorte et c’est vraiment le message qu’on essaie de faire passer à chaque fois, que nous nous déplaçons dans une ville, tous les Gabonais à être réellement, avec le Conseil des Gabonais de France, une véritable force de proposition parce que nous avons des choses à proposer.

A quoi ce défaut d’engagement est-il dû ?

Istovan Nkoghe : Il y a plusieurs facteurs qui peuvent l’expliquer. D’abord, on peut imaginer que chacun est englué dans ses occupations en France aussi bien dans ses études que dans son travail et qu’à côté de cela, s’engager dans des structures associatives prend du temps : c’est la première approche. La seconde approche, c’est qu’on peut dire aussi que beaucoup de Gabonais n’ont pas tellement, à l’heure actuelle, une lecture synthétique et assez claire de ce qui se passe au Gabon et en France. Ils n’ont pas toutes les informations notamment en termes de structures.

En dernier lieu et c’est l’argument auquel je crois le moins, j’espère en tout cas que ce n’est pas le cas, c’est de dire que beaucoup de Gabonais ont un sentiment de méfiance vis-à-vis des structures qui visent à rassembler les Gabonais, par peur d’être instrumentalisés.

A propos des 50.000 euros laissés par le chef de l’Etat (..), en réalité le Conseil n’en a touché que 15.500 euros".

Vous avez été cité dans « l’affaire des 50.000 euros » laissés par le Président de la République gabonaise. On vous a accusé d’avoir fait main basse sur cet argent. Que s’est-il réellement passé ?

Istovan Nkoghe : A propos des 50.000 euros laissés par le chef de l’Etat, comme je l’ai déjà dit dans un communiqué officiel, en réalité le Conseil n’en a touché que 15.500 euros puisque cette somme a été répartie dans différentes structures associatives. Ensuite, le Conseil a utilisé une partie de cet argent pour son fonctionnement, pour ses activités et pour subventionner les activités de certaines associations qui en ont fait la demande sur présentation de projets.

J’exhorte (..) tous les Gabonais à être réellement, avec le Conseil des Gabonais de France, une véritable force de proposition parce que nous avons des choses à proposer".

Vous estimez que la polémique née de cette histoire est totalement fausse ?

Istovan Nkoghe : Ecoutez, c’est dommage que l’on en soit arrivé là. Au Gabon, tout le monde vit dans un climat de suspicion. Nous nous fonctionnons de façon totalement claire. Après, les rumeurs n’engagent que ceux qui les écoutent, j’ai envie de vous dire.

Propos recueillis par Jocksy Ondo Louemba

@info241.com
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