Transition : Raymond Ndong Sima riposte et rend les coups à ses détracteurs tapis dans l’ombre
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Le Premier ministre de la transition du Gabon, Raymond Ndong Sima, a publié ce jeudi sur son compte Facebook une tribune intitulée « Si la honte tuait ! », dans laquelle il répond avec virulence aux accusations portées contre lui ces dernières semaines. Ce texte, incisif et offensif, vise directement ses détracteurs, qu’il accuse d’alimenter des polémiques infondées pour nuire à son action à la tête du gouvernement.
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Depuis le début de l’année 2025, plusieurs critiques ont émergé contre le Premier ministre, notamment à l’occasion de la cérémonie des vœux au président de la transition. Des acteurs politiques et des figures publiques l’ont accusé d’entraver l’embauche dans la Fonction publique et de refuser le paiement des droits des cheminots licenciés il y a près de vingt ans. Des accusations que Ndong Sima qualifie de « légères et irresponsables », dénonçant une tentative de le discréditer.
Le dossier AGROPAG dans la tourmente
Le projet AGROPAG, destiné à relancer l’élevage bovin au Gabon, est également au centre des critiques. Ses opposants l’accusent de népotisme, d’opacité financière et de manipulation des chiffres. Certains affirment que seuls 150 bœufs auraient été importés et que les fonds alloués seraient disproportionnés par rapport aux résultats obtenus.
Le premier ministre ici hier à Ndéndé au coté du président de la transition
Face à ces attaques, le Premier ministre riposte en mettant en avant les réalisations du projet : « Qui peut encore soutenir qu’AGROPAG est une société privée, ma société ou même une société dans laquelle je détiendrais une seule action ? Qui peut soutenir que 150 bœufs ont en réalité été importés ? ». Il insiste sur l’ampleur du travail réalisé, évoquant « l’imposant troupeau présent à Ndendé après celui plus modeste mais tout aussi important de Ntoum », ainsi que les infrastructures mises en place.
Des accusations de népotisme balayées
Sur la question du népotisme, Ndong Sima rejette les accusations en bloc. Il rappelle que 39 Gabonais ont bénéficié d’une formation au Brésil dans le cadre du projet AGROPAG et défie ses opposants de prouver qu’un de ses proches aurait été favorisé. Il reconnaît néanmoins qu’un membre de sa famille a participé au projet, mais s’interroge : « Ne serait-il pas Gabonais ? »
L’homme ici décoré de l’ordre de mérite de la transition
Il en profite pour fustiger ce qu’il appelle « la Constellation des Opportunistes Inséparables du Larbinisme » , une référence à certains anciens ministres et parlementaires qui critiquent ouvertement le projet. Selon lui, ces figures cherchent uniquement à se positionner politiquement sans considérer l’intérêt général : « Cette Copil qui se donne en spectacle et veut à tout prix attirer sur elle les projecteurs en attaquant un projet que le pays tout entier devrait soutenir ».
Un projet nécessaire pour l’indépendance alimentaire
Ndong Sima met en garde contre les conséquences de ces polémiques. Il estime que jeter le discrédit sur un projet agricole essentiel pour le pays relève d’une irresponsabilité politique. Selon lui, « même si seulement 20 % du projet réussissaient, nous pourrions nous réjouir d’avoir fait un pas sur une voie que le futur nous commande de toute urgence d’emprunter ».
Il critique également les doutes émis sur la qualité sanitaire des bœufs importés du Brésil : « Émettre des doutes sur l’état sanitaire des bœufs venant du Brésil, leur caractère cancérigène alors même que nous importons de la viande et de la volaille de ce pays ; c’est clairement faire flèche de tout bois sans hésiter de s’engouffrer dans une contradiction majeure. »
Un contexte politique tendu
Dans un ton acerbe, le Premier ministre souligne que certains de ses détracteurs ont d’abord soutenu le projet avant de le critiquer violemment une fois écartés du processus. Il les accuse de manipuler l’opinion publique et de chercher à bloquer toute initiative qui ne sert pas leurs intérêts personnels.
À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en avril 2025, cette tribune marque un tournant dans les tensions politiques du pays. En prenant la parole de manière aussi tranchée, Ndong Sima cherche à défendre son bilan face à une opposition de plus en plus pressante.
Vers une recomposition du paysage politique
Ce texte illustre également les fractures au sein même de la Transition. Alors que le président Brice Clotaire Oligui Nguema reste discret sur ses intentions électorales, des luttes de positionnement se multiplient dans la classe politique. La tribune de Ndong Sima pourrait ainsi être perçue comme un signal fort sur son rôle dans la recomposition du paysage politique gabonais.
En attendant, l’avenir du projet AGROPAG et la suite de la Transition restent incertains. Mais une chose est sûre : Raymond Ndong Sima ne compte pas se laisser abattre par les attaques et entend poursuivre son action envers et contre tout.
@info241.com
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