Palais présidentiel : Guy Rossatanga débarqué, Murielle Minkoué propulsée secrétaire générale !

C’est un séisme feutré mais retentissant qui s’est produit ce jeudi soir au Palais présidentiel de Libreville. À la surprise générale, Guy Rossatanga-Rignault, jusque-là tout-puissant Secrétaire général de la Présidence, a été sèchement évincé à l’issue du tout premier Conseil des ministres de la Ve République, présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema. Celui que beaucoup croyaient indéboulonnable après avoir incarné l’ossature technocratique de la Transition a été remplacé sans ménagement par Murielle Minkoué Mintsa, ex-ministre de la Réforme des institutions.

L’ironie est cinglante : Murielle Minkoué, débarquée lundi dernier du gouvernement Oligui I, reprend les rênes de l’un des postes les plus stratégiques du pouvoir exécutif. Un timing presque théâtral, d’autant que l’ancienne ministre tenait, à la veille de son éviction, une conférence de presse sur… le calendrier de sortie des institutions la Transition. La voilà catapultée au cœur de l’État, à la tête de la machinerie présidentielle, preuve éclatante de la confiance du chef de l’État.
Chamboulements assumés
Brice Clotaire Oligui Nguema ne s’embarrasse pas de demi-mesures. Il veut une Présidence à son image : neuve, disciplinée, efficace. Et il n’a visiblement pas hésité à balayer ceux qui incarnaient encore l’ancien ordre de la Transition. Rossatanga-Rignault, fidèle parmi les fidèles, a donc été remercié après 19 mois de service, lui qui avait piloté l’appareil présidentiel dès le lendemain du coup de « libération » du 30 août 2023.
L’ancien SG hier au cours de ce conseil des ministres
Mais l’onde de choc ne s’arrête pas là. Le remaniement a touché l’ensemble de l’entourage présidentiel : cabinet privé, cabinet civil, chefs de départements… tout a été reformaté. Le président Oligui balaye large et installe une équipe à sa main. Finies les figures rassurantes de la Transition. L’heure est à l’efficacité opérationnelle et à la loyauté totale envers la nouvelle République.
Une première au secrétariat général
En confiant ce poste-clé à une femme, et pas des moindres, le président gabonais envoie aussi un signal politique fort. Murielle Minkoué Mintsa, juriste rigoureuse et technocrate expérimentée, devient l’une des rares femmes à accéder à un poste aussi central dans l’appareil d’État. Une revanche éclatante pour celle qu’on disait « sortie par la petite porte » lundi. Elle sera secondée à ce poste par Fortuné Matsingui Mboula
La Ve République est donc bel et bien lancée, et Oligui Nguema trace sa route sans état d’âme, quitte à surprendre les plus aguerris. Son message est limpide : la fidélité ne vaut que si elle rime avec performance, et le changement commence au sommet.
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