Torture

Un étudiant sodomisé par deux agents du B2 durant une détention arbitraire

Un étudiant sodomisé par deux agents du B2 durant une détention arbitraire
Le pantalon de l’étudiant taché de sang, temoin des affres sexuels subis © 2015 D.R./Info241

Lionel Engongah, un étudiant gabonais de 24 ans, a subi de pires sévices en décembre dernier dans les locaux dédiés à la Contre-ingérence (B2), un service de renseignement intérieur de la police gabonaise, très politisé et placé sous la tutelle de la seule présidence de la République gabonaise. L’étudiant de l’Université Omar Bongo (UOB) arrêté arbitrairement, aurait été ensuite roué de coups de pieds, giflé, suspendu la tête en bas, frappé sur la plante des pieds, soumis à des électrochocs, sodomisé, menacé à l’aide d’un pistolet automatique. Levant ainsi le voile sur des méthodes de tortures disproportionnées et inhumaines utilisées face à de simples étudiants.

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Tout aurait commencé le 17 décembre 2014 alors Lionel Engongah effectuait une simple visite de son collègue, Nicolas Ondo, arrêté quelques jours plus tôt aux lendemains des échauffourées qui ponctuent depuis de longues années la vie estudiantine de l’Université Omar Bongo de Libreville. « J’étais accompagné d’un condisciple. Quand nous sommes arrivés au B2, le capitaine Omer Elingui nous a dit que nous ne pouvions plus rentrer chez nous », a expliqué Lionel Engongah.

« Des agents nous ont déshabillés et mis en cellule de manière isolée. Dans la nuit du 18 au 19 décembre à 2 heures du matin, un agent est venu m’extraire de ma cellule pour m’emmener au bureau du capitaine Omer Elingui à la porte 109. J’ai trouvé Nicolas là-bas. Le capitaine Omer Elingui a demandé à deux agents de me corriger », a renchéri l’étudiant.

Les deux policiers mandatés, a-t-il avancé, l’ont mis à plat ventre et l’ont sauvagement battu à l’aide de leur ceinturon avant de se décider à satisfaire leur folle libido homosexuelle sur l’étudiant. « J’ai pleuré. Ils m’ont menacé de mort au cas où je les dénonçais », a ajouté l’étudiant, précisant que ses bourreaux avaient agi à l’instigation de leur chef, le capitaine Omer Elingui.

Le pantalon de l’étudiant à l’issue des affres sexuels subis

Ce dernier aurait fait comprendre à Lionel Engongah qu’il ne peut pas être inquiété à cause de son ancienneté (24 ans de service), et de ses soutiens dans la sphère décisionnelle. « Il m’a dit que c’est au pays des Blancs qu’on respecte les droits de l’Homme et non chez nous », a ajouté l’étudiant, visiblement traumatisé.

Un dépôt de plainte non pris en compte par le Parquet

Depuis le viol auquel il a été soumis par les policiers du B2, le jeune homme saigne de manière intermittente. Il n’a pas été conduit à l’hôpital pour éviter que les médecins ne fassent un examen et un rapport qui mettrait à mal la Contre-ingérence.

La victime aurait porté l’affaire devant le parquet de la République lorsqu’il a été déféré en même temps que ses compagnons d’études. Mais les magistrats n’auraient pas pris en compte sa dénonciation. Pourquoi ? C’est la question que se pose le jeune étudiant.

Ce dernier a déposé plainte contre le B2 et le capitaine Elingui. Il a fait une lettre de constitution à l’intention de Me Paulette Oyane pour la défense de sa cause. Si la plainte est recevable, des lignes pourraient bouger à la contre-ingérence où le recours est à la torture serait systématique, d’après plusieurs justiciables.

Avec : Jonas Moulenda

@info241.com
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