Présidentielle 2023 : Barro Chambrier invite “Cocotiers” à garder espoir en l’alternance
Dans le cadre de la prise de contact avec ses compatriotes qu’il a lancé depuis plusieurs mois déjà, Alexandre Barro Chambrier était ce samedi au quartier Cocotiers. Dans ce quartier populaire du 2e arrondissement de Libreville, le président du RPM a tenu un discours résolument serein pour 2023.
Accueillis dans la liesse populaire en dépit du retard notable avec lequel a démarré cette causerie, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et sa suite ont une fois de plus réussi une impressionnante mobilisation ce 9 avril au quartier Cocotiers, au lieu dit “Pompe publique“. Comme partout où il est passé dans le 4e arrondissement, c’était quasiment le même scénario. Accueil au rythme des danses et rites des ethnies du terroir avant que ne se succèdent tour à tour les représentants des jeunes, des femmes et des sages. Qui pour formuler des doléances, et qui d’autres pour apporter des suggestions et parfois des témoignages avant que le leader n’intervienne.
Des prises de paroles qui interpellent
À chacun de leurs passages, la pertinence des interventions enregistrées hier à Cocotiers était d’une telle profondeur et d’une sincérité peu courantes. Quartier des plus chauds de la capitale gabonaise, Cocotiers est aussi connu pour être un bastion de l’opposition gabonaise. La plupart de ceux qui y vivent sont originaires du Woleu-Ntem. Une province taxée de frondeuse au pouvoir. Et cette réputation ne s’est pas faite attendre. « Au moment de venir nous demander de vous faire confiance, avez-vous déjà résolu le problème de la GR (Garde républicaine, ndlr) et celui de la Cour Constitutionnelle qui ne penche que d’un seul côté, monsieur le président ? », s’est interrogé un jeune homme. Faisant ainsi allusion aux nombreux morts par balle que le pays enregistre à l’issue de chaque scrutin présidentiel contesté depuis 1993.
Une vue de cette causerie populaire
Pêle-mêle, la pauvreté galopante, le chômage endémique des jeunes, l’endettement abyssal du gouvernement, la cherté de la vie etc sont revenus plusieurs fois dans la plupart des interventions. « Monsieur le président, qu’entendez-vous apporter comme solutions au problème du chômage ? Regardez mes fils. J’en ai au moins 4 qui ont obtenu leur baccalauréat depuis plusieurs années. Mais alors que je me réjouissais de les voir un jour me soulager de mes charges et reprendre le flambeau, j’en suis toujours à leur acheter leur pain chaque matin. Tout simplement parce qu’il n’ont ni ou aller, ni quoi faire, faute d’emplois », a clamé une mère à la retraite.
L’espoir est permis
À toutes ces interpellations, Barro Chambrier n’a rien cédé au fatalisme. Bien au contraire. « Je suis venu vous dire que l’espoir est permis. Il est même de mise. Je comprends très bien votre désarroi. Vous dites que vous êtes fatigués d’aller voter sans issue. Oui, cela est vrai que ça a été toujours comme ça. Mais je vous interdis de baisser les bras en se disant on va encore faire comment. Car, rien n’est éternel sur terre. Et nous-mêmes avec des amis, travaillons d’arrache-pied pour faire aboutir notre rêve commun. Celui de parvenir ensemble à l’alternance politique au sommet de notre Etat très éprouvé à ce jour par une gestion des plus chaotiques », dira ABC.
Avant de se retirer avec sa suite, le leader “patriote” a lucidement écouté plusieurs femmes et anciens en plus des interventions prévues par le protocole. Les unes plus directes et poignantes que les autres. Cette étape du quartier Cocotiers a sans nul doute permis à l’opposant de réaliser, si besoin l’était encore, combien le désespoir gagne les populations les plus fragiles du Gabon face à des présidentielles remportées systématiquement par les tenants de la famille Bongo.
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