Révision constitutionnelle

L’Union nationale dénonce le projet de monarchisation du Gabon d’Ali Bongo

L’Union nationale dénonce le projet de monarchisation du Gabon d’Ali Bongo
Le président de l’Union nationale Zacharie Myboto, lors de sa conférence de presse © 2017 D.R./Info241

Le Gabon pourrait bientôt voir plus de la moitié des textes de sa Constitution révisée par Ali Bongo et des députés dont le mandat expiré a été prolongé déjà à deux reprises depuis décembre 2016. Une reforme constitutionnelle qui inquiète à plus d’un titre le principal parti d’opposition du Gabon, Union nationale (UN), dont le président Zacharie Myboto a animé ce samedi un point presse pour dénoncer la « Monarchisation insidieuse de la République » que préparerait Ali Bongo aux Gabonais.

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Pour le président de l’Union nationale : « Ce projet de révision constitutionnelle, qui touche 56 des 119 articles que compte la Loi fondamentale, a comme objectif de concentrer tous les pouvoirs entre les mains de celui qui a été rejeté par le peuple gabonais le 27 août 2016 et s’est imposé à la tête du pays par la force des armes et au prix de plusieurs dizaines de vies humaines ». Avant de relever que « Ce projet voudrait consacrer l’immunité de cet homme, l’impunité de ses complices et autres affidés ».

Selon Zacharie Myboto, le projet de reforme constitutionnelle qui s’émancipe des Actes du dialogue politique convoqué par Ali Bongo en mars-avril dernier, va s’en prendre notamment au droit de grève. La modification contenue au paragraphe 17 de l’article premier de la Constitution, consacrerait selon lui, « l’interdiction de la grève, qui est un droit fondamental des travailleurs, dans les secteurs de l’enseignement et de la santé ».

Prenant plusieurs articles du projet de révision constitutionnelle à rebours, le conférencier s’est notamment arrêté sur les articles 15 et 20 nouveaux. Ceux-ci « disposent que les membres du gouvernement et les commandants en chef des forces de défense et de sécurité devront désormais prêter serment devant le président de la République, pour lui faire allégeance ». Pour l’opposant « les serments d’allégeance à une personne n’ont pas leur place dans une République », a-t-il insisté.

Zacharie Myboto de souligner le conteste législatif des députés appelés à valider ces reformes « monarchiques » : « L’Union Nationale rappelle aux députés qui ne peuvent l’ignorer, que leur mandat est échu depuis le mois de décembre 2016, et qu’en accompagnant cette aventureuse et grotesque initiative, ils prendront la responsabilité de s’associer à une décision qui s’inscrira dans les pages les plus sombres de l’histoire de notre pays ».

Autant dire que les prochains jours seront cruciaux pour le Gabon après la réélection toujours contestée d’Ali Bongo. Ce projet de révision constitutionnelle pourrait être le projet de trop dans un climat politique toujours enfreint à la grave crise politique que traverse le pays depuis la présidentielle controversée d’août 2016. Car comme a conclu l’orateur « après le coup d’État militaro-électoral du 31 août 2016 qui a vu Jean Ping être déchu de son éclatante victoire, place maintenant au coup d’État constitutionnel ! Nous ne devons pas laisser faire ! ».

Cliquez sur l’icone pour télécharger la déclaration du 21 octobre 2017 du président de l’Union nationale

Cliquez sur l’icone pour télécharger le projet de révision constitutionnelle portée par Ali Bongo

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