Corruption

Détournements massifs à Sogara : acquittements et peines clémentes pour les 7 accusés

Détournements massifs à Sogara : acquittements et peines clémentes pour les 7 accusés
Détournements massifs à Sogara : acquittements et peines clémentes pour les 7 accusés © 2024 D.R./Info241

Ce dimanche matin, la Cour criminelle spéciale de Libreville a rendu un verdict surprenant dans l’affaire des détournements de deniers publics impliquant 7 figures de premier plan de l’ancienne administration d’Ali Bongo qui auraient soustrait plusieurs centaines de milliards à la Société gabonaise de raffinage (Sogara). Après quatre jours de procès, les peines infligées aux sept accusés ont suscité une vive polémique, certains y voyant une clémence injustifiée pour des actes graves.

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Les acquittements

Les proches de Noël Mboumba, Jérémie Ayong Nkodjie Obame, Gérard Fannou, Brice Laccruche Alihanga, Christian Patrichi Tanasa Mbadinga, Billy Bendo Edo et Serge François Bruno Gassita ont exprimé leur joie à l’annonce du verdict. Et pour cause, les accusés initialement poursuivis pour une série de crimes graves allant du détournement de fonds publics à l’association de malfaiteurs, ont vu les charges les plus lourdes tomber les unes après les autres.

Quatre d’entre eux Billy Bendo Edo, Ayong Nkodjie Obame, Gassita et Gérard Fannou ont été acquittés des charges de détournement de fonds publics et d’instigation au détournement, la cour jugeant les preuves insuffisantes. Ils ont été libérés immédiatement, à moins d’être détenus pour d’autres affaires.

Les relaxations et condamnations modérées

Même son de cloche pour Noël Mboumb, l’ancien DG de l’entreprise publique, et Brice Laccruche Alihanga qui ont été relaxés des accusations d’association de malfaiteurs et de concussion. Toutefois, les faits de détournement et d’instigation au détournement de fonds publics reprochés à Brice Laccruche Alihanga, Patrichi Tanasa Mbadinga et Noël Mboumba ont été requalifiés en corruption.

Brice Laccruche Alihanga a été condamné à 10 ans de prison, dont seulement 3 ans, 10 mois et 7 jours ferme. Patrichi Tanasa Mbadinga a écopé de 10 ans de prison, dont 4 ans, 6 mois et 5 jours ferme. Noël Mboumba, ancien directeur général de la Sogara et ex-ministre des Hydrocarbures, a reçu une peine de 10 ans de prison, dont 2 mois et 27 jours ferme. Les peines couvrant le temps déjà passé en détention, les trois hommes ont vu leurs assignations à résidence levées.

Confiscations et amendes

Outre les peines d’emprisonnement, des confiscations de biens ont été ordonnées. Noël Mboumba a perdu un appartement, une villa et plusieurs véhicules. Patrichi Tanasa Mbadinga a également vu une villa et une voiture confisquées. Chacun des trois condamnés devra payer une amende de 10 millions de FCFA. Les fonds présents sur leurs comptes bancaires seront saisis au profit de l’État.

La demande de l’État pour des dommages et intérêts à hauteur de 109 milliards de FCFA a été rejetée, ajoutant à l’impression de clémence perçue par une partie de l’opinion publique.

Réactions partagées

Dans les rues et sur les réseaux sociaux, les réactions au verdict ont été mitigées. Si certains saluent la décision de justice, estimant que la vérité a triomphé, d’autres voient dans ces peines une indulgence inappropriée pour des crimes financiers d’une telle envergure. « Au Gabon, on peut jouer avec l’argent de l’État et bénéficier de la clémence de cette même justice, » commentait un observateur désabusé.

Ce verdict marque la fin d’un chapitre judiciaire, mais ouvre un débat plus large sur la rigueur et l’équité du système judiciaire gabonais face aux crimes économiques.

@info241.com
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