Détournements de fonds publics

Corruption : La justice gabonaise clémente avec un ancien ministre reconnu coupable !

Corruption : La justice gabonaise clémente avec un ancien ministre reconnu coupable !
Corruption : La justice gabonaise clémente avec un ancien ministre reconnu coupable ! © 2021 D.R./Info241

C’est ce qui faut retenir de l’affaire Roger Owono Mba contre l’Etat gabonais. Après une journée d’audience hier, l’ancien ministre de l’Economie qui a perçu illégalement 30 millions du redressement fiscal de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) est sorti libre du tribunal. Une clémence requise déjà par le ministre public qui réclamait à son encontre 10 ans de prison pour la forme mais assortis de 9 ans de sursis. Une clémence suivie par la cour qui l’a finalement condamné qu’à 6 ans de prison avec 5 ans de sursis. Il n’écope donc qu’un an de prison, une durée déjà comprise par sa détention.

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L’ancien ministre gabonais de l’Economie Roger Owono Mba peut avoir le sourire. Pourtant poursuivi pour des faits graves de détournement, la cour l’a finalement déclaré non coupable des chefs d’accusation de concussion et d’association de malfaiteurs. Il a plutôt été reconnu coupable de recel de détournement de fonds publics. Un crime pour lequel le ministère public a réclamé au finish qu’un an de prison. Une mansuétude suivie dans les mêmes propositions par la cour criminelle spéciale de Libreville qui a même réduit cette peine contre 15 millions d’amende et 30 millions de préjudice moral à l’Etat.

L’ancien ministre de l’Economie ici aux cotés d’Ali Bongo et de l’ancien Premier ministre Julien Nkoghe Bekale

Une affaire requalifiée en recel de fond publics qui montre une nouvelle fois la porosité entre les affaires du parti au pouvoir et les caisses de l’Etat. Durant le procès, l’accusé a reconnu avoir réclamé des fonds politiques à Ali Bongo, président du PDG, pour des activités politiques dans le canton Bissok (Woleu-Ntem) en sa qualité de membre du comité permanent du bureau politique du PDG dans cette province. C’est finalement par le biais d’une répartition des fonds issus du redressement fiscal de Comilog que cette aide présidentielle partisane arrivera à l’ancien ministre et membre éminent du parti au pouvoir.

« J’ai sollicité une aide financière au chef de l’Etat mais c’est le directeur de la SEM (Société équatoriale des mines, ndlr) qui me la remet », a reconnu à la barre l’ancien ministre de l’Economie. Un mélange de genres qui démontre le peu de rigueur qui habite Ali Bongo et ses hommes dans la gestion des caisses publiques, confondues à celles du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968). Un délit financier qui n’a pas manqué d’avoir la clémence du ministère public. Déjà que le mis en cause comparaissait libre grâce à son procès, là encore fruit d’une énième clémence de la justice gabonaise.

Une condamnation officielle qui n’est donc que de forme, là où le ministère public l’est pourtant moins avec d’autres prévenus issus des rangs du parti présidentiel. Plutôt que d’envoyer un message contre ces agissements, la justice envoie celui de la clémence à l’égard des délinquants financiers qui peuplent l’administration publique gabonaise. Roger Owono Mba n’est pas le seul haut cadre à avoir connu une peine symbolique. L’ancien directeur général de SEM, Ismaël Ondias Sounah, avait lui aussi été condamné à 10 ans avec tout autant de sursis. Il est lui aussi resté libre de ses mouvements bien que condamné à une peine pécuniaire là aussi dérisoire proportionnellement aux sommes détournées.

@info241.com
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