Allô Constitution ? Ali Bongo se refuse toujours à nommer un vice-président au Gabon !
Le limogeage de l’ancien vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou le 21 mai dernier, et jamais remplacé depuis, vient encore révéler au grand jour la propension d’Ali Bongo à fouler au pied la Constitution pourtant réécrite et révisée à souhait par l’exécutif. Ali Bongo n’est pas à sa première violation flagrante de la Constitution sur cette question. Durant son premier septennat (2009-2016), le tout nouveau président gabonais avait jugé utile, au mépris de la Constitution, de nommer un vice-président de la République.
Rappelons que la Constitution gabonaise est sans cesse remaniée depuis sa toute première mouture du 19 février 1959. Elle est écrite, abrogée et révisée par les tenants du pouvoir gabonais. Ali Bongo arrivé au pouvoir à la suite de la mort de son père en juin 2006, n’a pas dérogé à cette lubie politique de réécrire ou de refaçonner le texte fondamental de notre éternelle jeune nation. Les derniers coups de rabots ayant été opérés en janvier 2018, au terme du dialogue politique d’Angondjé.
Une Constitution à géométrie variable
Même dans cette version remodelée et enrichie de plusieurs nouveaux articles, l’article 14a nouveau de cette nouvelle Constitution est pourtant resté très explicite : « Le Président de la République est assisté d’un Vice-président de la République ». Or, depuis le 21 mai 2019, aucun nouveau décret présidentiel n’a été pris pour occuper le poste vacant de Pierre-Claver Maganga Moussavou, limogé sur fond de soupçons de corruption liée à l’affaire du Kevazingogate.
Maganga Moussavou, l’unique vice-président en 10 ans d’Ali Bongo
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Comment comprendre que depuis quatre mois, Ali Bongo n’ait réussi à se trouver du temps pour désigner un nouveau vice-président ? S’il est clair que le choix de cette personnalité peut se faire « au sein du Parlement ou en dehors de celui-ci » (art 14a) et à la totale discrétion du président de la République, il n’en demeure pas moins qu’il soit libre de pas nommer un vice-président. Car rappelons-le encore, selon la Constitution, il est clairement stipulé que le président gabonais « est assisté d’un Vice-président de la République ».
Quatre mois de violation constitutionnelle assumée
On remarquera que la Constitution gabonaise ne dit pas que le président « peut » être assisté mais bien « est assisté ». Ce qui ne laisse planer aucune ambiguïté à l’impérieuse nécessité pour le Gabon d’avoir un vice-président. Ce qui induit une énième violation entretenue de la Constitution qu’Ali Bongo et les acteurs de son dialogue ont pris le luxe de réécrire. A moins bien entendu, que le président gabonais ne soit plus obligé de respecter le contenu de notre loi fondamentale dont est il pourtant tenu par l’article 8 de veiller « au respect de la Constitution ».
Ali Bongo posant en vacances aves sa famille, loin du Gabon
Quatre mois que cet oubli majeur perdure, sans que ce non respect de la Constitution n’émeuve les fonctionnaires de la présidence de la République, le Premier ministre, la Cour constitutionnelle encore mois Ali Bongo lui-même qui s’est offert depuis août, des vacances en Angleterre. Si la Constitution n’est pas respectée par la première institution d’un pays, censée montrer l’exemple, qui est donc finalement le garant du respect de la Constitution au Gabon ?
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