Qui sont les « Souverainistes » ? Ce mouvement est né au sein des cendres du parti dissout Union nationale, sorte de think thank à l’origine des récentes dissidences majeures au Parti démocratique gabonais (PDG). Découvert du grand public il y a quelque mois, le courant a emmené avec lui les sorties politiques qui ont fragilisés le parti au pouvoir et entraînés une reconfiguration des forces en présence. Leur mission première : en finir avec Ali Bongo et sa prétendue « légion étrangère ». La rédaction d’Info241 s’est penchée sur la question et vous livre ses conclusions.
Les Souverainistes sont apparus suite au retrait politique de André Mba Obame pour cause de maladie. Si à la tête de cette organisation, on trouve plusieurs hauts cadres de l’administration gabonaise, à l’exemple de Fabien MBENG EKOREZOK, Radegonde DJENNO, Michel DELBRAH, Alphonse LOUMA, Francis AUBAME et Annie Lea MEYE, le plus connu est sans doute le Pr Joseph John-Nambo.
Mettre en déroute le PDG
Outre la fidélité à la ligne de l’Union nationale ayant conduite à sa dissolution, les Souverainistes ne semblent pas reconnaitre la victoire présidentielle d’Ali Bongo du 30 août 2009. Aussi, se sont-ils donnés pour mission titanesque de se débarrasser d’Ali Bongo et de son régime en préparant la déroute de son parti en l’opposant une candidature unique de l’opposition pour 2016.
Comptant malgré tout, d’anciens membres du PDG ayant quitté le navire avec l’avènement d’Ali Bongo à la présidentielle de 2009, les Souverainistes souffrent d’être auprès de l’opposition conventionnelle, des transfuges du système Omar Bongo dont le bilan insupporte même les nouveaux dirigeants de ce parti au pouvoir depuis les premières aurores de l’indépendance du Gabon. S’empressant d’établir leur comptabilité du parti à 2009, reniant ainsi parfois le passif du parti les ayant pourtant conduit aux destinées du pays.
Ateliers, séminaires, tournées provinciales à n’en point douter, depuis son lancement, les Souverainistes se sont imposés au-delà de leur propre famille politique, que ce soient au sein de l’opposition, ou du pouvoir où ils ne laissent personne indifférent.
A commencer par les ralliements de taille des personnalités au curriculum vitae bien garni tels le Pr Ondo Ossa, ou l’ancien gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, Philibert Andjembé. Mais leur plus grosse prise est sans doute celle du ralliement de Jean Ping, devenu au fil de ses apparitions un candidat qui ferait douter Ali Bongo en 2016.
Leur feuille de route ne souffre d’aucun amalgame, c’est celle de conduire le Gabon à l’alternance en imposant leur candidat en ralliant autant que possible les anciens pédégistes déçus par le nouveau champion du PDG, Ali Bongo.
Des fragilités internes aussi...
Mais ce mouvement n’a pas que des ennemis que dans les cercles du pouvoir. En effet, il faut lui compter des inimitiés au sein de l’ex-UN, car certains leaders de la première heure, ne voit pas d’un bon œil l’apparition de cette nouvelle classe, à qui il leur est reproché leur excès de confiance et de verrouillage du parti, toutefois dissout.
Parmi les empêcheurs de tourner en rond, figure le trublion Gérard Ella Nguema, qui de temps en temps à travers des sorties publiques, rappelle à ces têtes bien faites, qu’il compte au sein du parti.
Le second semble plus distant avec son parti, Mike Jocktane qui depuis quelques mois, fait cavalier seul en s’illustrant à travers des sorties médiatiques à Port-Gentil, ou en allant rendre visite aux grévistes de Sainte Marie à Libreville. Et de source sure, le courant ne passerait pas très bien entre Jocktane et John Nambo, qui semblent en rivalité dans la ville de Port-Gentil, dont tous les deux sont originaires.
Un autre point faible de ce mouvement, est qu’il est composé en grande majorité de Fang, déjà accusé par les Nzébi d’avoir fait une OPA sur l’UGDD l’ancien parti de Zacharie Myboto qui a servi de base juridique pour fonder l’Union Nationale. Les Nzébi qui reprochent à Myboto d’avoir liquidé l’UGDD au profit de l’UN, suivront-ils sa consigne de vote en 2016 ? Pas si sûr...
Si les Souverainistes sont parvenus à donner une nouvelle dynamique à l’UN, il est clair qu’à l’approche de 2016, il se serait bien passer de manque de cohésion qui règne dans leur famille politique.
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