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Présidentielles 2016

Dynamique unitaire fait peau neuve et s’oppose à la candidature d’Ali Bongo

Dynamique unitaire fait peau neuve et s’oppose à la candidature d’Ali Bongo
Dynamique unitaire fait peau neuve et s’oppose à la candidature d’Ali Bongo © 2016 D.R./Info241

Nouveau coup dur pour la candidature d’Ali Bongo à la présidentielle d’août prochain. La coalition syndicale des fonctionnaires gabonais dénommée Dynamique unitaire, réunie en assemblée générale mercredi à la chambre de commerce de Libreville a été rebaptisée, « Les témoins actifs » et exige au respect scrupuleux de l’article 10 de la Constitution gabonaise par le président gabonais.

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La nouvelle ambition selon les syndicalistes signataires de ce mouvement est de s’opposer à la candidature d’Ali Bongo et de veiller à la tenue d’une élection présidentielle démocratique dont la crédibilité doit être irréprochable.

Coup de tonnerre dans le monde syndical. En effet, après avoir déposé un préavis de grève le 6 mai sur la table du gouvernement gabonais, le principal regroupement syndical des agents du secteur public, Dynamique unitaire, avait décidé d’entrer en grève illimitée depuis lundi 23 mai, afin disait-il, de se faire entendre des autorités gabonaises.

Dans leur cahier de charge, Dynamique unitaire réclamait entre autres à l’Etat gabonais : le paiement immédiat de la PIP (Prime d’incitation à la performance) du deuxième trimestre 2015, l’annulation de l’ordonnance n°00013/PR/2015 du 16 juillet 2015 instituant l’avancement exclusif au mérite, le paiement des rappels de solde des agents.

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Interrogé par Info241 au cours d’une AG, Louis Patrick Mombo, rapporteur de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) et membre actif de la Dynamique unitaire avait déclaré le 8 avril dernier : «  Nous tenons à travers cette assemblée générale, réfuter l’idée selon laquelle, la Dynamique unitaire aurait un lien avec un quelconque groupement politique. Nous sommes seulement une coalition syndicale des agents de l’Etat, qui ont opté pour la grève, en vue de faire aboutir l’augmentation de nos salaires (…).. Notre mission n’est pas de renverser le Chef de l’Etat, comme on l’entend dire depuis un certain temps ».

Mais grand a été l’étonnement des médias invités de constater la connotation éminemment politique de la déclaration faite hier à la Chambre de commerce de Libreville, par Jean Rémi Yama. Naturellement, devant un parterre de leaders politiques affiliés à l’opposition gabonaise. A l’instar de Zacharie Myboto (président de l’Union nationale), de Pierre Claver Maganga Moussavou (président du PSD et candidat à la prochaine élection présidentielle), de l’ancien Premier ministre, Jean François Ntoutoume Emane devenu opposant du régime Bongo-PDG. Et de Dieudonné Minlama Mintogo, lui aussi candidat à la prochaine élection présidentielle.

Sans oublié le soutien de plusieurs associations et organisations de la société civile et de la représentation de l’UE, dont le président de la Mutuelle de l’Université Omar Bongo (UOB), du Le Rassemblement des jeunes patriotes Gabonais (RJPG) (Armée du Mapane), du président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (Rolbg), Georges Mpaga, du président de la Convention nationale de l’interposition , Dieudonné Milama Mintogo et du représentant de la section politique de l’Union Européenne semble illustrer la crédibilité et la légitimité de cette action.

Il faut toutefois, noter que l’action syndicale encadrée par la juridiction gabonaise exige qu’elle soit trans-partisane et donc apolitique. Vu qu’elle engage l’ensemble des fonctionnaires gabonais membres, qui sont susceptibles de choisir en toute liberté leur bord politique. A n’en point douter, le coordonnateur de cette coalition syndicale a-t-il eu l’assentiment de toute la base ? Néanmoins, Jean Rémi Yama, coordonnateur du nouveau mouvement « Les témoins actifs », n’est pas allé par le dos de la cuillère pour qualifier d’échec cuisant le bilan du président Ali Bongo.

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Dans sa déclaration, l’universitaire gabonais tête de fille de cette dynamique syndicale transformée en coalition des associations anti-régime, se faisant le porte-parole des membres signataires de cette nouvelle charte des « témoins actifs » a invité le président de la République à se conformer en toute transparence à l’instar du président américain Barack Obama à un test d’ADN avec sa mère Josephine Nkama (alias Patience Dabany). Sinon, a martelé Jean Rémi Yama, la centrale syndicale et tous les affiliés de cette mouvance s’opposeront radicalement à la candidature d’Ali Bongo.

Parmi les actions au programme du mouvement « Les témoins actifs » se revendiquant tout de même de la centrale syndicale, il y a la formation de 9.000 observateurs avec pour but primordial de veiller et d’agir en faveur d’une élection présidentielle libre, transparente et crédible en août prochain. M. Yama a martelé ce qui suit : « Nous voulons vivre en qualité d’observateurs, la vérité des élections au Gabon ». Tout en indiquant que l’ensemble des membres du mouvement « Les témoins actifs  » vont s’opposer à tous les soutiens de la candidature d’Ali Bongo Ondimba.

Regroupant une quarantaine de syndicats de l’administration publique gabonaise sous la bannière de Dynamique unitaire, les syndicalistes s’étaient coalisés afin de mieux faire entendre leurs revendications sempiternelles auprès du gouvernement. Le but était également d’éviter les cooptations politiques qui affaiblissent le mouvement syndical depuis les années 1990. Car la dispersion d’opinions et d’actions semblent être le talon d’Achille des centrales syndicales gabonaises.

Ainsi, dès l’ère Omar Bongo, les leaders des centrales syndicales finissaient par troquer leurs convictions et leurs revendications au profit d’une nomination au gouvernement. Plusieurs cas font légion au Gabon. L’exemple le plus emblématique est celui du revirement à 100% de Christiane Bitougat, ancienne chef de file du mouvement syndical enseignant du Gabon qui accepta un poste de ministre du Travail dans le gouvernement de Jean Eyeghe Ndong (de 2006 à 2009), après avoir été de directrice de cabinet d’adjoint d’Omar Bongo.

Perpétuant ainsi une tradition de relations en eaux troubles entre pouvoir et leaders syndicaux. Dès lors, en regard avisé, il ne sera pas étonnant de constater dans les jours qui suivent des divergences au sujet de ce nouveau modus operandi.. Il y aura bien évidemment des sorties publiques médiatisées sur les antennes de Gabon Télévision (chaîne publique relais médiatique du pouvoir) d’autres centrales syndicales acquises au pouvoir. Ces dernières ne vont pas sans doute corroborer cette mutation de Dynamique unitaire. Affaire à suivre !

@info241.com
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