Ali Bongo, grand évadé fiscal : la Présidence gabonaise crie au « dossier vide » mais...
Le président Ali Bongo serait un évadé fiscal de renommée mondiale, a révélé le 3 octobre le rapport international « Pandora Papers » de 600 journalistes regroupés au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Non, leur a retorqué hier le porte-parole de la Présidence gabonaise, Jessye Ella Ekogha, qui a crié à « l’acharnement médiatique » contre Ali Bongo. Avant de jeter en pâture le travail laborieux de nos confrères qui ont étudié pas moins de 12 millions de données à travers le monde.
Non, Ali Bongo n’est pas un adepte des paradis fiscaux pour y dissimuler sa fortune amassée en plusieurs années de bons et loyaux services au Gabon notamment en qualité de ministre de la Défense gabonaise. C’est en substance, ce que s’est employé de démontrer le porte-parole présidentiel jeudi, lors d’un point de presse. Jessye Ella Ekogha a indiqué qu’il s’agirait d’actes passés qui ne seraient pas "repréhensibles" au regard des lois gabonaises.
Le porte-parole présidentiel au cours de sa séance de déminage d’hier
« C’est un dossier vide. Rien de répréhensible », a-t-il martelé pour défendre son patron Ali Bongo. « On parle d’actes qui se seraient passés, car on parle au conditionnel. Et si ces actes s’étaient passés, on parle d’actes qui n’auraient rien de répréhensible, qui se seraient déroulés il y a plus de vingt ans et des sociétés qui aujourd’hui n’existent plus. Donc au final, des personnes essaient de monter des scandales sur rien du tout », croit-il savoir.
Avant de crier à la paranoïa médiatique contre Ali Bongo, bien que l’enquête concerne pourtant plusieurs chefs d’Etat et d’hommes d’affaires à l’échelle mondiale. Pour lui, il s’agit donc d’« un acharnement médiatique contre le président Ali Bongo ». A l’en croire, les 600 journalistes de 150 médias et de 117 pays de cette enquête « essaient de monter un scandale sur rien du tout. On arrive même à se poser la question de savoir si ça ne fait pas plus vendeur pour certains de mettre des noms sur certaines de leurs études ou publications », s’est fendu Ella Ekogha.
Sauf que les entreprises Cresthill Worldwide Limited et Gazeebo Investment Limited citées et dont Ali Bongo était le gestionnaire ont bel et bien existé aux Iles vierges britanniques. Elles n’ont été dissoutes qu’en mars 2008. Rien de "repréhensible" clame la Présidence gabonaise mais l’on se demande bien comment avec ses fonctions de ministre de la Défense nationale, de quel temps et d’énergie a-t-il disposé pour ouvrir et gérer de telles sociétés dans des pays, pourtant reconnus mondialement pour être de véritables "paradis fiscaux".
De plus, les fonctions de ministre en République gabonaises sont-elles compatibles avec des activités commerciales ou génératrices de revenus de surcroit dans des zones du monde connues pour leurs fiscalités avantageuses et sans contrôle ? That is the question ! Une réponse moins paranoïaque est vivement attendue.
@info241.com