Pandora Papers : Ali Bongo sur la liste rouge des dirigeants abonnés aux paradis fiscaux
Encore une information qui éclabousse le palais présidentiel gabonais. Selon le rapport publié dimanche par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), Ali Bongo figure parmi les centaines de personnalités internationales qui ont profité des paradis fiscaux pour dissimuler des activités financières depuis 25 ans. Parmi eux des puissants politiciens, milliardaires, chefs religieux et trafiquants de drogue.
Si le rapport ne détaille pas les sommes dissimulées, l’on sait tout de même que 3 politiciens gabonais dont le président gabonais sont sur cette liste rouge de délinquants financiers que compte le monde. Le nouveau rapport de l’ICIJ qui regroupe 600 journalistes de 150 médias dans 117 pays, a été baptisé « Pandora Papers » (les Papiers de Pandore) parce qu’il fait la lumière sur ce qui était dans les ténèbres : les transactions d’une élite et de personnages corrompus ainsi que les comptes créés dans des pays ou territoires à fiscalité avantageuse.
Carte interactive des politiciens du monde impliqués dans les Pandora Papers
Plusieurs dirigeants du monde dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d’Equateur, ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment pour échapper à l’impôt dans leur propre pays, indique le rapport d’enquête de ces journalistes qui ont eu accès à pas moins de 12 millions de documents obtenus de 14 sociétés. Parmi les entreprises gabonaises figurant dans ce rapport international figure en bonne place l’entreprise pétrolière Perenco Gabon et ses filiales. Mais aussi ExxonMobil, Forafric Energy Gabon.
Au total 38 entreprises gabonaises et 3 politiciens gabonais seraient frappés par ce scandale d’évasion fiscale à grande échelle qui appauvrit ainsi les caisses de l’Etat. Le nom d’Ali Bongo y est cité en raison notamment du fait qu’il a contrôlé à la fin des années 2000 deux sociétés offshore aux Îles Vierges britanniques. Ce cumulativement avec ses fonctions de ministre de la Défense nationale alors que son père, Omar Bongo, était lui encore au pouvoir et à la tête d’une fortune amassée en plus d’une quarantaine d’années de règne.
Des preuves d’évasion fiscale touchant l’exécutif et plusieurs entreprises gabonaises qui une fois de plus n’intéresseront aucunement la justice gabonaise. Celle-ci est à chaque fois restée muette devant l’éclatement de tels scandales internationaux. Au contraire, les personnes physiques et morales citées par ce énième scandale sont sures qu’une fois de plus ces « Pandora Papers » seront rangés au rang de pétard mouillé pour la justice gabonaise. Une énième preuve de l’indépendance tant clamée de la justice et des institutions gabonaises ?
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