Présidentielle du 12 avril : le général Oligui Nguema candidat, quels scénarios probables ?
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Alors que la date de dépôt des candidatures à la présidentielle gabonais s’ouvre ce 28 février, la rédaction d’Info241 ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’éventualité - ou devrions-nous dire la certitude absolue - d’une candidature du président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.
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Il faut dire qu’entre les appels passionnés des « kounabélistes » et la très opportune modification du Code électoral permettant à nos braves militaires de se lancer dans l’arène politique, il semble qu’il faille être d’une naïveté sans borne pour imaginer qu’il pourrait renoncer. Non, vraiment, quelle surprise !
Un candidat indépendant... mais pas trop
Selon nos informations, le général Brice Clotaire Oligui Nguema devrait se présenter comme un candidat indépendant - quelle audace ! - après s’être officiellement détaché de la Garde républicaine, qu’il dirige toujours depuis le coup de "libération" Pour sa campagne, il peut déjà compter sur l’enthousiasme quasi unanime des 101 partis politiques du pays (oui, autant !), à l’exception de quelques esprits réfractaires, toujours prêts à s’accrocher à l’utopie du changement total.
Le presque-candidat civil
L’un des soutiens les plus attendus sera sans doute celui du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM, ex-RHM) d’Alexandre Barro Chambrier, vice-Premier ministre de transition, dont l’activisme politique pour le général n’est plus à prouver. Et bien sûr, comment oublier le Parti démocratique gabonais (PDG), ancien parti au pouvoir, toujours prêt à revenir sur le devant de la scène ? Un joli cocktail qui risque de décevoir ceux qui espéraient, disons, une vraie rupture avec l’ancien régime.
Une élection inédite... ou pas
La présidentielle du 12 avril promet d’être historique. Qui sera le prétendant de l’après Ali Bongo ? Suspense insoutenable. Mais une chose est sûre : une candidature d’Oligui Nguema risque de poser quelques questions d’ordre moral. Souvenons-nous de son discours du 4 septembre 2023, où il promettait avec ferveur de rendre le pouvoir aux civils.
Un après Ali Bongo définitivement défini
Manifestement, le seul civil digne de confiance dans cette affaire, c’est Oligui Nguema lui-même. Une posture qui risque de faire grincer des dents ceux qui rêvaient encore que l’armée se cantonne à ses fonctions régaliennes et laisse la politique aux politiciens. Mais bon, soyons réalistes : au Gabon, la démocratie a toujours eu ce petit goût militaire.
Si sa candidature se confirme - et franchement, qui en doute encore ? - alors nous assisterons sans doute à une élection où l’actuel locataire du palais présidentiel risque bien de se succéder à lui-même, pour le plus grand bien de la « transition ». Affaire à suivre, mais pas trop longtemps : la fin du film est déjà écrite.
@info241.com
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