Alors qu’on s’attendait à un discours d’importance du président gabonais hier devant le Parlement réuni pour l’occasion en congrès, Ali Bongo y est plutôt allé pour vanter son bilan à la tête du pays. Pour le numéro un gabonais, ces sept dernières auraient été meilleures que celles présidées par ses prédécesseurs dont son père mort au pouvoir après 42 ans de règne sans partage.
Les sénateurs et députés gabonais étaient réunis hier en Congrès à la demande de l’actuel locataire du palais du Bord de mer dont le mandat s’achève dans quelques mois. Occasion pour le candidat sortant de vendre tel un commercial, ses réalisations auprès des parlementaires et de se présenter comme le garant de la paix face à ses opposants qu’il a taxé à demi-mots de vouloir contrevenir à cette « paix » voulu de tous.
Un mandat vendu comme élogieux
Maniant la comparaison avec des chiffres soigneusement choisis pour son argumentaire, Ali Bongo a voulu démontrer son efficacité relative à la tête du Gabon. Avouant au passage avoir fait finalement mieux que son père à la tête du pays. Il a cependant éludé plusieurs points chauds notamment celui sur sa filiation controversée et a minimisé ses échecs.
Dans un discours-bilan de près de 45 minutes, Ali Bongo a vanté tour à tour les 1.572 km de routes réalisées (contre 900 sous Omar Bongo), la croissance économique passée sous son magistère à 5.7 % (contre 1,3% en moyenne sous son père), les 64.000 foyers qui ont désormais accès à l’électricité et les 34.000 nouveaux foyers de Libreville qui ont aujourd’hui accès à l’eau potable, sans donner de précisions sur les populations de l’arrière pays.
Il s’est félicité de la construction de plusieurs édifices dont certains étaient attendus depuis plusieurs décennies. Le cas du pont sur la Banio de Tchibanga (Nyanga) en a été la parfaite illustration.
Des échecs minorés
Même son de cloche sur la question de l’habitat où le président alors candidat avait promis réaliser 5.000 logements par an soit 35.000 au terme de son septennat. 7 ans après, seuls 3.750 ont été construits et seuls 872 ont été livrés à l’heure actuelle. Malgré n’avoir pas atteint ses objectifs, Ali Bongo s’est réjoui d’avoir encore là fait toujours mieux que son père mort au pouvoir le 6 juin 2009.
Ceux qui s’attendaient à une importante déclaration devront garder encore garder leur mal en patience. Car Ali Bongo est lui resté droit dans ses bottes sans faire aucune allusion aux autres débats qui minent la vie politique gabonaise. La question de sa filiation controversée a été classé au rayon non-événement tout comme les solides suspicions de bidonnage de son dossier de candidature en 2009.
Ali Bongo est arrivé au pouvoir le 16 octobre 2009 après une élection à trois vainqueurs et donc très controversée et contestée par l’opposition. Pour l’élection présidentielle d’août 2016, Ali Bongo est de nouveau candidat pour un second mandat malgré les forts doutes persistant sur sa filiation jugée non conforme à l’article 10 de la Constitution gabonaise.
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