Rentrée syndicale

CNSS : Le SYPROSS fait sa rentrée syndicale avec l’espoir d’une « nouvelle CNSS »

CNSS : Le SYPROSS fait sa rentrée syndicale avec l’espoir d’une « nouvelle CNSS »
CNSS : Le SYPROSS fait sa rentrée syndicale avec l’espoir d’une « nouvelle CNSS » © 2023 D.R./Info241

Le Syndicat des professionnels de la sécurité sociale (SYPROSS) a fait sa rentrée syndicale le vendredi dernier. Sous le thème « Ensemble, bâtissons une nouvelle CNSS dans la paix, la responsabilité, pour la préservation des emplois, la pérennité des paiements des prestations sociales et pour plus de justice sociale », Richard Ndi Bekoung, le président de ce syndicat s’est montré plutôt optimiste quant au retour de la prospérité à la CNSS.

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Tout a commencé par une messe de requiem célébrée le 4 mars dernier en l’église Sainte Marie de Libreville, en mémoire de leurs regrettés directeur général Charles Mendoume et de leur déléguée du personnel, dame Lilie Ambigui. Aux côtés des familles respectives des deux disparus, le SYPROSS avait tenu à marquer son attachement à ces deux anciens collègues disparus et à honorer leur mémoire pour leur action au sein de la grande famille de la CNSS. C’est donc dans cette logique que la rentrée syndicale effectuée ce vendredi s’est inscrite.

Une crise imputable à diverses crises 

Abordant la question de la situation actuelle de leur employeur proprement dite, Richard Ndi Bekoung, unique orateur face à la presse ce jour a d’abord tenu à reconnaitre le « contexte particulièrement difficile » qui considérablement perturbé le fonctionnement optimal de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) au cours de ces dernières années. D’après le leader syndical, la crise économique de 2015, celle sanitaire liée à la pandémie de la covid-19, les dysfonctionnements structurels et ceux organisationnels auront été à l’origine de de « conséquences multiples ».

Il note certains d’entre elles dont une dette fournisseur de 10 milliards, une accumulation de nouveaux droits impayés depuis 4 ans, et qui s’élèveraient à 10 milliards ; des indemnités journalières de maternité depuis 4 ans évaluées à 4 milliards ; des crédits bancaires de 55 milliards ; une masse salariale qui natteint 2 milliards par mois ; un déficit de la branche des pensions élevé à 20 milliards et une augmentation du nombre de retraités.

« Cette situation est venue malheureusement accélérer la dégradation des conditions de vie et de travail des travailleurs soumis depuis de longues années aux injustices et inégalités humiliantes », a fait constater Richard Ndi Bekoung. Et d’ajouter à cette sombre liste l’absence de plan de carrière, la suspension des compléments de salaires ou de sursalaires, le projet de licenciement des techniciennes de surface et la suppression des avances conventionnelles entre autres. Condamnée à une faillite qui devenait inéluctable, la CNSS était au bord d’une implosion. Le gouvernement de la république dût se résoudre à nommer à sa tête un comité de suivi provisoire tout comme Christophe Eyi qui en prit la tête d’une administration en lieu et place d’une nouvelle direction générale classique.

A écouter Richard Ndi Bekoung, les réformes engagées depuis lors par l’administrateur provisoire Christophe Eyi sont en train de redresser la CNSS. Il en veut pour preuves que le paiement des pensions est des salariés se fait désormais par anticipation ; le paiement des arriérés de pensions et de nouveaux droits avec un soutien massif de l’Etat et de la fédération des entreprises du Gabon (FEG) est effectif ; la réduction de la masse salariale, la réduction des charges (frais de carburant et frais logistique), la bancarisation de 3500 agents et le l’assainissement du fichier des pensions entre autres chantiers.

Toutefois, le SYPROSS a formulé quelques recommandations à l’administrateur provisoire. Elles vont de la régularisation des situations administratives contentieuses issues des programmes de gestion antérieure ; la révision de la convention collective afin de permettre le passage automatique d’une catégorie à une autre, et l’enclenchement d’un processus de clarification des situations administratives de l’ensemble des organisations syndicales conformément aux usages et exigences dans le cadre de la politique de dialogue sociale depuis 2018.

Syndicalisme responsable et 13e mois

Interrogé sur le point de vue de son syndicat quant à l’issue de la longue grève qui a paralysé le fonctionnement de la CNSS à l’appel de la coalition des syndicats minoritaires de cette institution, Richard Ndi Bekoung s’est voulu à la fois prudent et clair : « Nous invitons l’employeur à rétablir les acquis suspendus dans les délais raisonnables. A savoir les compléments de salaire, le passage catégoriel, le 13è mois, les primes de recouvrement de façon équitable etc…Mais que cela soit clair. Il ne nous avait pas paru opportun d’exiger ces acquis aux côtés et au même moment que nos amis. Simplement parce que pensions-nous, un certain réalisme nous le recommandait ».

Et d’ajouter : « Et d’ailleurs, à propos, nous avons laissé la liberté à nos propres membres affiliés de prendre position face à cette revendication. Certains ont rallié nos amis. Nous apprenons que le mouvement de grève, du moins très suivi, il faut le reconnaitre, a été levé. Mais ce que nous savons moins, c’est ce avec qu’auront obtenus les grévistes contrairement à nous  », s’est satisfait Richard Ndi Bekoung.

A l’évidence, le SYPROSS dit se placer résolument dans une logique d’un syndicat qui prône le dialogue social. Il revendique comme valeurs la "constance", la "cohérence" et le "sens de responsabilité" qu’il oppose selon son président à l’hystérie, au radicalisme, à l’injure, la calomnie, le populisme, le mensonge et le déni de la réalité qui, ajoute Richard Ndi Bekoung, doivent être combattus.

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