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Législatives 2025 : le PDG renonce finalement à ses recours contre les candidats UDB ayant fui ses rangs

 Législatives 2025 : le PDG renonce finalement à ses recours contre les candidats UDB ayant fui ses rangs
Législatives 2025 : le PDG renonce finalement à ses recours contre les candidats UDB ayant fui ses rangs © 2025 D.R./Info241

Coup de théâtre sur la scène politique gabonaise alors que le contentieux pré-électoral bat toujours son plein. Après avoir multiplié les recours devant la Cour constitutionnelle pour contester les candidatures de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB, au pouvoir), le Parti démocratique gabonais (PDG) a décidé de se désister. Dans une correspondance datée du 4 septembre 2025 et adressée à la haute juridiction, son président Blaise Louembé a formellement demandé la radiation de toutes les instances introduites contre les candidats de la formation rivale. Une décision qui devrait s’étendre aux recours aux locales.

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Une stratégie avortée

L’ancien parti présidentiel avait initialement cherché à invalider plus d’une vingtaine de candidatures UDB, notamment celles de transfuges accusés de ne pas avoir démissionné dans les délais légaux. Dans l’Estuaire, étaient visés Jules Silvain Endamne (1er arrondissement de Libreville, 1er siège), Hugues Régis Mayombo (Owendo, siège unique), Alain Franck Obame Engone (Komo-Océan, siège unique), Ismaëla Mpira (5e arrondissement de Libreville, 1er siège), Wilfried Ghislain Issiembou (6e arrondissement de Libreville, 2e siège), Eloi Nzondo (3e arrondissement de Libreville, 1er siège), Rodrigue Mbangagoye (3e arrondissement de Libreville, 2e siège) et Jeannette Okome Biyoghé (Ntoum, 3e arrondissement, 3e siège).

Récapitulatif des recours annulés par le PDG

Nom du candidat UDB Circonscription Province
Jules Silvain Endamne (suppléant) 1er arrondissement de Libreville, 1er siège Estuaire
Hugues Régis Mayombo (titulaire) Owendo, siège unique Estuaire
Alain Franck Obame Engone (suppléant) Komo-Océan, siège unique Estuaire
Ismaëla Mpira (titulaire) 5e arrondissement de Libreville, 1er siège Estuaire
Wilfried Ghislain Issiembou (titulaire) 6e arrondissement de Libreville, 2e siège Estuaire
Eloi Nzondo (titulaire) 3e arrondissement de Libreville, 1er siège Estuaire
Rodrigue Mbangagoye (titulaire) 3e arrondissement de Libreville, 2e siège Estuaire
Jeannette Okome Biyoghé (titulaire) Ntoum, 3e arrondissement, 3e siège Estuaire
Jean Barthélémy Obame Emvougha (titulaire) 3e siège Abaga-Bigné Moyen-Ogooué
Kevin Arthur Bakanadi (suppléant) 3e siège Abaga-Bigné Moyen-Ogooué
Albert Ngoua Hogrel (suppléant) 3e siège Abaga-Bigné Moyen-Ogooué
Charles Edgar Mombo (titulaire) Siège unique de la Doutsila Nyanga
Victorine Maganga Mihindou (suppléante) Siège unique de la Doutsila Nyanga
Jean Mbadinga Mbadinga (titulaire) 2e siège du département de la Douigny (Moabi) Nyanga
Didier Bi Boube-Bi-Mba (titulaire) 1er siège du département de la Mvoung Ogooué-Ivindo
Huguette Tsono (titulaire) 3e siège de Mulundu Ogooué-Lolo
Jean Bosco Mbagou (titulaire) Siège unique de l’Ofoué-Onoy Ogooué-Lolo

D’autres recours visaient Jean Barthélémy Obame Emvougha, Kevin Arthur Bakanadi et Albert Ngoua Hogrel (tous candidats dans le 3e siège d’Abaga-Bigné, Moyen-Ogooué), mais aussi Charles Edgar Mombo et Victorine Maganga Mihindou (siège unique de la Doutsila, Nyanga), Jean Mbadinga Mbadinga (2e siège du département de la Douigny, Nyanga), Didier Bi Boube-Bi-Mba (1er siège du département de la Mvoung, Ogooué-Ivindo), ainsi que Huguette Tsono (3e siège de Mulundu, Ogooué-Lolo) et Jean Bosco Mbagou (siège unique de l’Ofoué-Onoy, Ogooué-Lolo). Désormais, ces candidatures sont définitivement validées pour les législatives.

Une lettre qui scelle le retrait

Dans sa lettre adressée au président de la Cour constitutionnelle, Blaise Louembé invoque expressément la faculté offerte par les dispositions légales et réglementaires en vigueur pour annoncer le désistement du PDG. Il demande que la haute juridiction en « donne acte » et qu’elle procède à la radiation des recours inscrits au rôle. La démarche a été présentée comme un choix assumé par la direction du parti, qui dit vouloir « apaiser le climat politique  » et replacer les élections dans un cadre de compétition loyale.

Le courrier de désistement du président du PDG

Le courrier, rédigé au nom du Secrétariat exécutif et de la Commission centrale de discipline et des promotions du PDG, a également une portée symbolique : il ferme un cycle de confrontation judiciaire avec l’UDB et marque une inflexion stratégique. En choisissant de se retirer, Blaise Louembé envoie un signal d’ouverture à ses adversaires d’hier et se positionne dans une logique de recomposition politique plutôt que de vengeance envers ses anciens militants passés dans le camp présidentiel.

Entre rivalité et convergence

L’objectif du PDG était clair : empêcher l’UDB, formation du président Brice Clotaire Oligui Nguema, de présenter un nombre significatif de candidats malgré ses rangs clairsemés — seulement 120 dossiers déposés sur les 145 sièges en jeu. Mais face au risque d’apparaître comme un parti revanchard cherchant à punir ses anciens militants passés au camp présidentiel, Blaise Louembé a opté pour le retrait, présenté comme un « retour à la raison  ».

Ce désistement pourrait marquer une détente entre Blaise Louembé et Brice Clotaire Oligui Nguema, deux leaders qui ont plus de points de convergence que d’achoppement. Plusieurs analystes estiment que les deux camps cherchent désormais à privilégier la stabilité politique et à éviter une confrontation ouverte qui fragiliserait la préparation des élections législatives et locales prévues le 27 septembre. Surtout que cette élimination sur tapis vert aurait profité au PDG.

Un bras de fer qui fait pschitt !

La guéguerre éleoctirale entre le PDG et l’UDB s’achève donc sans éclat, et déja sujette à des alliances électorales inédites et contre nature. D’ailleurs, les deux formations partagent déjà au quatre candidatures communes pour ces législatives, notamment pour sauver la peau de certains membres du gouvernement en lice. Un signe que les rivalités partisanes s’effacent parfois derrière des intérêts plus pragmatiques.

Reste à savoir si ce désistement traduit une véritable réconciliation ou s’il s’agit d’un simple calcul électoral à court terme. Mais une chose est sûre : l’épisode confirme que le Gabon entre dans une nouvelle ère politique où les alliances « contre nature » ne sont plus un tabou, et où l’ancien parti présidentiel, en perte de vitesse, cherche encore sa place aux côtés du nouveau pouvoir qu’il soutient du reste.

@info241.com
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