Le japonais AML s’engage à transformer 400 000 tonnes de manganèse au Gabon dès 2029

La volonté des autorités gabonaises de transformer localement le manganèse brut prend de plus en plus forme. Un mémorandum d’entente entre l’État et le groupe japonais Asian Minerals Limited (AML) a été signé ce vendredi à la Primature entre le gouvernement gabonais et le président d’AML Holding, Shuzaburo Tsuchihashi. Cet engagement fait suite à la décision du gouvernement d’interdire, à compter du 1ᵉʳ janvier 2029, l’exportation brute du manganèse. L’objectif est clair : transformer localement les ressources minières afin de renforcer la souveraineté économique et industrielle du pays.

Sur instruction du président Brice Clotaire Oligui Nguema, une Commission interministérielle chargée du suivi des projets intégrés de transformation locale des minerais a été créée. Sa mise en place a été actée lors du Conseil des ministres du 8 septembre 2025 et elle est présidée par le vice-président du gouvernement. Le secrétariat technique de cette structure est assuré par le ministère des Mines et des Ressources géologiques, interface principale des discussions avec les partenaires étrangers. C’est dans ce cadre que la délégation d’AML Holding LLC, en séjour au Gabon, a mené des pourparlers fructueux avec les autorités.
Un projet tourné vers la transformation locale
Les deux parties se sont engagées à entreprendre toutes les mesures nécessaires pour concrétiser l’obligation de transformer localement 400 000 tonnes d’alliages de manganèse par an à compter du 1ᵉʳ janvier 2029. Ce projet s’inscrit dans la vision du président Oligui Nguema de diversifier l’économie nationale et de réduire sa dépendance aux exportations brutes. Selon Alexandre Barro Chambrier, il s’agit d’« un pas très important vers la réduction du chômage des jeunes et l’élaboration de nouvelles infrastructures ». AML, de son côté, a assuré que ce partenariat répond à son ambition de développer une industrie minière durable et créatrice de richesses locales.
La partie japonaise au cours de cette cérémonie de signature
Le ministre des Mines et des Ressources géologiques, Gilles Nembé, a indiqué que ce projet générera des milliers d’emplois directs et indirects et favorisera le développement d’infrastructures routières et énergétiques. Les investisseurs japonais ont prévu de se rendre prochainement sur les sites miniers de Moanda, Baniaka, Okondja et Franceville pour des visites techniques. Déclaré d’intérêt stratégique pour l’économie nationale et les générations futures, le secteur minier gabonais s’ouvre ainsi à de nouveaux investisseurs. Le gouvernement veut faire de ce chantier une vitrine de la Ve République, orientée vers un modèle économique diversifié, moins tributaire du pétrole et pleinement intégré aux échanges mondiaux.
Une société japonaise au savoir-faire reconnu
AML Holding LLC est une société de droit japonais spécialisée dans la production d’alliages de manganèse. Elle dispose de capacités industrielles importantes en Asie du Sud-Est, où elle alimente déjà de grands marchés internationaux. Son expertise et ses moyens techniques ont convaincu Libreville de sceller ce partenariat stratégique. Pour les autorités gabonaises, cette coopération marque une étape déterminante dans la concrétisation du projet de société du président de la République, fondé sur la transformation locale des matières premières et la valorisation des richesses naturelles du pays.
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