Corruption : Pascaline Bongo et Franck Ping devant la justice française toute cette semaine
En ce début de semaine, un épisode judiciaire d’ampleur s’ouvre à Paris, mettant sur le banc des accusés des personnalités éminentes du Gabon. Le procès qui s’ouvert ce lundi et durant 4 jours, implique Pascaline Mferri Bongo, fille et ancienne collaboratrice d’Omar Bongo, décédé en 2009, ainsi que Franck Ping, fils de Jean Ping, ex-ministre gabonais et ancien président de la Commission de l’Union Africaine.
Les accusations portent sur des faits de « corruption passive d’agent public étranger » et de « complicité de corruption passive d’agent public étranger ». Pascaline Bongo (67 ans), est particulièrement visée, soupçonnée d’avoir été impliquée dans un présumé arrangement frauduleux avec l’entreprise française EGIS Route, promettant une rétrocommission de 8 millions d’euros.
Des milliards en rétrocommissions
Cette somme équivalente à 5,24 milliards de FCFA aurait été en échange de son intervention pour faciliter la participation d’EGIS Route dans la création de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) du Gabon, entreprise pilotée depuis la présidence gabonais par son frère Ali Bongo. L’affaire, désormais connue sous le nom d’"affaire Egis", a été révélée suite à une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF) français en 2019.
La sœur d’Ali Bongo, principale accusée dans cette affaire
Contre la fille ainée d’Omar Bongo pèse la découverte de correspondances électroniques et de documents ayant mis en lumière les coulisses présumées d’une collaboration douteuse. Selon la presse française dont Libération, Pascaline Bongo aurait sollicité la création d’une entreprise au Gabon, nommée Sift, dans le dessein de recevoir la rétrocommission mentionnée.
Le fils de Jean Ping également cité
Aux côtés de Pascaline Bongo, Franck Ping est également poursuivi pour « complicité de corruption passive d’agent public étranger ». Parmi les autres prévenus figurent d’anciens cadres d’EGIS Route, ainsi que le directeur commercial actuel, qui occupait à l’époque des faits le poste de directeur général du groupe et responsable des activités en Afrique.
La défense de Pascaline Bongo, assurée par l’avocate Corinne Dreyfus-Schmidt, conteste fermement les allégations. Elle souligne que sa cliente n’a eu aucun contact relatif à cette affaire, aucun contrat n’a été signé, et aucune preuve de paiement n’a été établie. Cette position est appuyée par le Groupe Egis, qui rejette avec vigueur les accusations portées contre sa filiale.
L’audience, qui se déroule jusqu’au 1er février 2024, offre un éclairage inédit sur les affaires de corruption présumées dans les hautes sphères du Gabon. L’issue de ce procès influencera probablement les dynamiques politiques du pays, marquant un chapitre significatif de l’histoire politique et judiciaire du Gabon.
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