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Centres professionnels : quand le Gabon oublie de verser plus de 11 mois de bourses à ses étudiants

Centres professionnels : quand le Gabon oublie de verser plus de 11 mois de bourses à ses étudiants
Centres professionnels : quand le Gabon oublie de verser plus de 11 mois de bourses à ses étudiants © 2025 D.R./Info241

À Libreville, la colère gronde. Ce lundi 22 septembre, les étudiants des centres de formation professionnels publics ont pris d’assaut le siège de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) à Oloumi. En cause : des arriérés de bourses hallucinants, allant de 11 mois à un an pour certains. Un « oubli » de l’État qui plonge des centaines de jeunes dans une précarité insoutenable.

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Face à ce retard astronomique, les manifestants issus des Centres multisectoriels de formation et d’enseignement professionnel (CIMFEP) ont crié leur ras-le-bol. «  Nous ne demandons pas un cadeau, mais ce qui nous revient de droit », a lancé un étudiant, rappelant que beaucoup peinent à payer leurs loyers, suivre leurs cours ou subvenir aux besoins de leurs familles. Mais au lieu de réponses, ce sont les forces de l’ordre qui se sont dressées face à eux, boucliers en avant, comme pour faire taire une colère légitime.

Promesses non tenues, silence assourdissant

Les étudiants eux n’ont pas la mémoire courte. Le 14 août dernier, la direction générale de l’ANBG avait promis un règlement rapide de leur situation d’arriérés. Plus d’un mois plus tard, aucune bourse versée, aucune communication officielle, aucun calendrier. Rien. Le mutisme de l’agence a renforcé le sentiment d’abandon et de mépris.

La montée de tension avec la police

Cet énième retard illustre la gestion chaotique d’un système censé soutenir l’éducation nationale. Chaque mois, les mêmes tensions de trésorerie semblent se répéter, transformant le paiement des bourses en loterie. Une situation d’autant plus incompréhensible que le gouvernement ne cesse de vanter les mérites des études en Afrique, jugées « moins coûteuses » que celles menées en Occident.

Un paradoxe révélateur

«  Cela fait presque un an que je jongle entre petits boulots et dettes pour tenir. On nous a dit d’attendre, mais jusqu’à quand ? Nous ne sommes pas des fantômes, nous sommes des étudiants qui veulent juste étudier  », témoigne Jules, apprenant en électromécanique.

Comment croire à cette valorisation de la formation locale quand ceux qui ont choisi de rester au Gabon sont les premiers sacrifiés ? Ce paradoxe frappe de plein fouet la jeunesse qui, au lieu d’être accompagnée, est poussée à survivre dans un climat de frustration et de désillusion. L’éducation est pourtant censée être la priorité d’un pays qui veut préparer son avenir.

Pour l’heure, aucune réponse concrète n’a été donnée. Les étudiants, eux, restent dans l’attente, pris en otage par un État qui semble avoir fait de leurs bourses une variable d’ajustement budgétaire. Une jeunesse oubliée, mais qui refuse de se taire.

@info241.com
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