Micro-finance

Le gouvernement gabonais suspend 47 établissements illégaux de micro-finance

Le gouvernement gabonais suspend 47 établissements illégaux de micro-finance
La décente des policiers à l’établissement Global Invest © 2015 D.R./Info241

Le ministre gabonais de l’Economie, Régis Immongault a diligenté ce mercredi à Libreville une vaste opération de fermeture de 47 établissements opérant de façon informelle dans le transfert d’argent, le change manuel, ainsi que la collecte et l’épargne. La mesure de fermeture serait ainsi à titre conservatoire face aux dérives observées dans le secteur.

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Il aura fallu du temps pour voir poindre une réaction des autorités gabonaises face à l’exercice illégal de la micro-finance et ses conséquences auprès des épargnants abusés. L’inspecteur général des services à la direction générale de l’Economie, Fidèle Magouangou, a mené les opérations sur le terrain sous escorte policière. Une escorte d’officiers de police judiciaire, aidés des éléments de la Brigade anti criminalité (BAC) mandatés le procureur de la République.

Trois équipes ont ainsi été déployées pour saisir les gestionnaires de ces structures et qui ont été fermées à titre conservatoire. « Nous fermons pour protéger les dépôts des épargnants. Nous allons donc auditionner les responsables, geler les comptes, vérifier ce qui est dans les comptes, et si possible auditionner les principaux actionnaires. Et si les fonds disponibles dans les banques ne sont pas nécessaires, nous saisiront leurs actifs et leurs biens », a indiqué M. Magouangou.

Après le scandale BR Sarl, un établissement de micro-finance qui a récemment floué ses épargnants, 900 au total, le gouvernement veut prévenir d’autres cas similaires. Ce, en attendant les conclusions d’une commission mise en place depuis trois mois par le ministère de l’Economie. Laquelle mène une réflexion en profondeur sur cette question.

Le médecin après la mort, pensent les Gabonais, mais "Arambo" (le ministère de l’Economie) se dit également victime d’une entourloupe de la part de ces structures et découvre seulement maintenant l’existence de plusieurs d’entre elles. Derrière la principale activité de vente de vêtements, d’agence de voyage, de cyber café ou autres, ces structures offraient d’autres services, notamment la collecte de fonds, le transfert d’argent et le change manuel, notamment sans d’agrément délivré par l’autorité monétaire, la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC).

Un démantèlement qui a pris du temps, relève-t-on du côté du ministère de l’Economie. Sur ces griefs, Global invest, Ariane finance, Sommet express, CEGEC, Kaou finances, Wari, GBC, Mbolo box 21 et consorts ont été fermés. Leurs responsables risquent gros, car selon le règlement n°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de microfinance dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, les sanctions prévues sont définies à l’article 58 de ce règlement.

« Sans préjudice des sanctions que pourra prendre, du même chef, la Commission bancaire, sera puni d’un emprisonnement de trois (3) mois à deux (2) ans et d’une amende de 100 000 francs à 10 millions de francs, ou seulement de l’une de ces deux peines, quiconque, agissant soit pour son compte, soit pour le compte d’une personne morale aura contrevenu aux dispositions et aux textes d’applications du présent règlement pour : défaut d’agrément pour l’exercice de l’activité d’établissement de microfinance tel que définies à l’article 1 ; poursuite des activités d’établissement de microfinance après retrait d’agrément. ».

Le gouvernement a décidé de mener une opération d’assainissement du système financier gabonais. L’espoir à présent est de voir ces structures payer les taxes sur les transferts de fonds (TTF), contribuer à l’impôt, verser des cotisations de leurs employés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Avec AGP

@info241.com
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