Crise postélectorale

L’Elysée a reçu le courrier de l’avocat des Gabonais sur la violation de l’état de droit d’Ali Bongo

L’Elysée a reçu le courrier de l’avocat des Gabonais sur la violation de l’état de droit d’Ali Bongo
L’Elysée a reçu le courrier de l’avocat des Gabonais sur la violation de l’état de droit d’Ali Bongo © 2017 D.R./Info241

Dans la foulée de la lettre à Emmanuel Macron, Maître William Woll, avocat du conseil des associations de la société civile gabonaise et de Gabonais a saisi les présidents des deux chambres du Parlement français, ainsi que ceux des groupes parlementaires. L’avocat au barreau de Paris envisage de porter l’affaire au conseil d’Etat si Macron ne répond pas dans les délais. Celui-ci l’y contraindra. L’étau se resserre autour de celui qui a été élu sur la promesse de mettre ’’La République en marche" qui passe nécessairement par le refus de cautionner des présidents autocratiques africains comme Ali Bongo qui a bafoué l’état de droit et violé les droits de l’homme au Gabon au nom de l’hégémonie dictatoriale du régime Bongo-PDG au pouvoir depuis 1967.

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A l’initiative d’un collectif et des individualités, Me William Woll, avocat au barreau de Paris, a assuré que sa démarche va se révéler plus que sérieuse. Selon notre confrère Echos du Nord : « Le 30 octobre 2017, l’Elysée, palais présidentiel français où règne Emmanuel Macron, a accusé réception de son courrier du 25 octobre, adressé au président de la République, Emmanuel Macron ». Seulement a précisé l’avocat, qui représente les intérêts d’associations de la société civile gabonaise et de Gabonais, « nous n’allons pas s’arrêter à cette démarche interpellatrice non contraignante auprès du président de la République française ».

L’accusé de réception du palais présidentiel de l’Elysée

A la suite du courrier au président de la République français, l’avocat a entrepris la même démarche auprès des sept groupes parlementaires du palais Bourbon (Assemblée nationale), du président du Sénat, Gérard Larcher, et de celui de l’Assemblée nationale, François de Rugy. Le but est d’expliquer le bien-fondé de sa lettre au président de la République. Notamment les « démarches juridiques entamées auprès de la France en lien avec les dernières élections présidentielles gabonaises ».

Aux présidents des deux chambres du Parlement, Me William Woll a souligné que sa « démarche auprès du président de la république est de nature juridique dans la mesure où un éventuel refus de sa part est justiciable du Conseil d’Etat mais aussi, le cas échéant, d’autres instances internationales de règlement  ». Fait inédit. La question ici est : Emmanuel Macron sera-t-il le premier président dans l’histoire de la Cinquième République à être traduit devant le Conseil d’Etat ? En somme, tout dépend du fondateur du mouvement politique ’’En Marche’’qu’il qualifiait lui-même de « révolutionnaire ».

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Car cela n’est guère une issue honorable pour un chef d’Etat en fonction de devoir affronter cette institution. Il pourra, le cas échéant, choisir de ne pas comparaître d’une part, ce qui ne fera qu’enfoncer le clou et compliquer son mandat. D’autre part, des magistrats de cette instance pourront aussi faire montre de rétention, vu qu’il s ‘agit du chef de l’Etat. Ce qui n’arrangera pas non plus la situation. Mais ni lui ni eux n’empêcheront pas qu’une plainte contre le plus jeune chef de l’Etat français y soit introduite. Et à ce niveau, la détermination de Me Woll et des Gabonais qu’il représente se lit dans les différents courriers.

Le courrier de l’avocat adressé à Macron

L’avocat français le dit dans la lettre aux présidents des chambres du Parlement : « La France ne saurait dûment prôner, d’une part, le respect des droits de l’homme et, d’autre part, valider implicite- ment le résultat frauduleux d’une élection présidentielle ayant eu lieu dans un pays étranger où vivent un grand nombre de compatriotes ». Et d’ajouter : « L’attitude du gouvernement français – qui semble tantôt pro- Bongo, tantôt plus mesuré – fait courir à nos ressortissants et à nos entreprises installés sur place, un risque majeur en les exposant au potentiel ressenti- ment d’une majorité de Gabonais ». Me Woll se trompe-t-il en évoquant cette réalité ?

Ceci est d’autant plus vrai que de nombreux Gabonais, au vu de l’histoire, regardent la France comme le soutien indéfectible du régime Bongo. Une situation qui les insupporte. Les imbrications et connivences entre des majors du CAC 40 et Delta Synergie, la holding des Bongo Ondimba, révélées par le journal en ligne Mediapart, ont fini de convaincre les Gabonais du jeu de la France dans le maintien de ce régime brutal. Pour faits, aux lendemains des élections, les Gabonais ont clairement noté qu’aucune voix officielle de la France n’a condamné les exactions qui ont été commises tant au QG du candidat Jean Ping, vainqueur de cette élection dans les urnes, que dans les rues de Libreville.

Le président de la République française, plus qu’auparavant, est appelé à prendre la mesure de la situation. En somme, « la balle est dans son camp », comme dit l’adage. Fort de cela, l’avocat demande aux présidents des chambres du Parlement et des groupes parlementaires « d’user » de leurs « prérogatives d’élu de la République pour sensibiliser le Premier ministre ou le ministre des Affaires étrangères et du développe- ment internationale. » Car, « la France doit respecter la légalité internationale et refuser d’avaliser le régime illégal de monsieur Ali Bongo ». Plus que jamais, l’étau se resserre autour de Macron et des autorités gouvernementales françaises. A ce sujet Me William Woll entend saisir, en plus du Conseil d’Etat, d’autres instances de règlement à l’International. Est- ce l’option que Macron choisit ?Qui vivra verra car ce collectif des Gabonais semble plus que déterminé à en découdre avec le régime despotique d’Ali Bongo accusé des crimes contre l’humanité. Affaire à suivre !

Avec Echos du Nord

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