Gabon : Les Bongo n’ont jamais été « en prison », révèle une énième vidéo volée de Noureddin
Les Bongo-Valentin continuent de livrer au compte-gouttes les vidéos volées de leurs échanges, par ailleurs filmés par Noureddin Bongo Valentin lui-même avec le pouvoir gabonais. Après les révélations intervenues mardi autour du deal qu’ils ont obtenu pour leur libération provisoire, on apprend désormais ce vendredi que ceux qui sont en exil à Londres et refusent de se rendre au Gabon pour leur procès n’étaient pas en prison durant les vingt mois écoulés. Et ce, malgré les affirmations données par le même Noureddin Valentin à la presse anglaise. Qui ment alors ? Que dire de l’administration judiciaire ?
Sylvia Bongo et Noureddin Bongo Valentin n’ont jamais séjourné en prison. C’est ce que révèle ce vendredi une nouvelle vidéo volée, enregistrée à leur insu par les lunettes de l’ancien coordinateur des affaires présidentielles. Dans celle-ci, dévoilée comme la précédente par l’activiste pro-Bongo-Valentin Nelly Ngabima, alias Princesse de Souba, on voit Noureddin Bongo Valentin au sein du bureau du président gabonais, autour de Brice Clotaire Oligui Nguema, le 14 mai dernier.
Un enregistrement accablant
Après avoir obtenu un accord de liberté provisoire contre leur silence la veille, les « prisonniers » avaient rendez-vous avec leur geôlier cet après-midi-là pour recevoir des conseils avant leur exil judiciaire du lendemain, 15 mai, avec le soutien du président angolais. Dans cet extrait vidéo de 57 secondes, le président Oligui Nguema rappelle à ses anciens patrons que la situation aurait été pire si ce n’était pas lui qui leur avait fait le coup d’État.
La vidéo publiée par l’activiste ce vendredi
Mieux, il affirme que le fils et la mère n’étaient pas en prison, sous-entendant donc qu’ils étaient détenus hors de tout cadre judiciaire classique, au sein du palais présidentiel. Une affirmation qui jette à la fois le discrédit sur leurs déclarations proférées ces derniers mois dans la presse, notamment anglaise, où Noureddin affirmait avoir séjourné à la prison centrale de Libreville durant vingt mois, mais aussi sur les autorités judiciaires gabonaises, qui auraient menti tout au long de cette affaire.
Un silence acheté et pas respecté
Qui croire désormais ? Noureddin et sa mère n’étaient finalement pas en prison, mais s’en sont longuement prévalus dans la presse. Le pouvoir de Libreville a affirmé le contraire jusqu’à leur mise en liberté provisoire surprise, qui a étonné plus d’un Gabonais au regard des lourdes charges qui pesaient contre eux. Une largesse dont ne jouissent pas tous les justiciables de la justice gabonaise. Un arrangement contre le silence, une fois leur sortie du pays, qu’ils n’ont, là aussi, pas respecté.
Les Gabonais sont ainsi livrés à ce ballet de révélations qui montre que l’indépendance de la justice n’a pas été totalement restaurée. À moins que le pouvoir de Libreville ne fasse des exceptions quand il s’agit des puissants ou des Bongo-Valentin, qui, en plus d’avoir fui sans faire la lumière sur les deniers publics dilapidés à leur seul profit durant des décennies, se posent en victimes d’une justice gabonaise qui a finalement été très laxiste avec eux depuis le début.
Une justice sous influence
Que dire de la parole du président Oligui Nguema, du procureur général et des autres instances qui ont vendu leur incarcération au grand public alors qu’il n’en était rien ? Une chose est sûre : la justice gabonaise continue d’être instrumentalisée au service des puissants, et les Bongo-Valentin continuent de jouir d’une immunité telle qu’ils peuvent même se permettre de cracher sur la mémoire des Gabonais et de profiter de leur fortune usurpée, bâtie sur la souffrance du peuple ; lui qui n’aura finalement jamais justice.
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