Dessous de table

RV, le parti écran à la réussite électorale signée Laccruche Alihanga

RV, le parti écran à la réussite électorale signée Laccruche Alihanga
Brice Laccruche et le « président » de RV, l’ajevien Tony Ondo Mba © 2018 D.R./Info241

Tout comme les criminels financiers ont besoin de sociétés écrans pour faire prospérer leurs transactions frauduleuses, les dernières élections du mois dernier au Gabon ont eu droit aux partis écrans. C’est dans ce registre qu’il faut ranger la percée électorale du Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV, majorité), un parti totalement inconnu avant ces élections mais qui a tout de même raflés 7 sièges de député. Derrière la belle réussite de ce micro parti se cache un nom : Brice Laccruche Alihanga par ailleurs directeur de cabinet présidentiel d’Ali Bongo, et sa fameuse plateforme AJEV. La rédaction d’Info241 a mené l’enquête.

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Le 7 juillet, à l’issue d’une conférence de presse pré-électorale du PDG, Brice Laccruche Alihanga par ailleurs patron de l’AJEV (Association des jeunes émergents volontaires), promettait que son association de soutien à Ali Bongo n’aurait pas de candidats pour les législatives et les locales prévues les 6 et 27 octobre.

L’AJEV a bien pris par aux élections

Une demi-vérité puisque l’AJEV qui certes n’a pas aligné de candidats sous cette bannière, a créer des micro partis pour se départir de cet engagement. C’est là qu’intervient le Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV), un parti sorti de nulle part qui a tout de même pu compter sur le soutien masqué du directeur de cabinet d’Ali Bongo pour s’imposer.

Quelques unes des figures haut placées de l’Ajev

A la tête de ce parti écran, on cite désormais Tony Ondo Mba un pur produit politique de l’AJEV. Candidat au premier siège de la commune de Bitam (Woleu-Ntem), le patron désigné de RV n’a même pas osé arborer les couleurs de son « parti » lors de ces législatives. Comme quoi l’exemple ne vient jamais d’en haut.

Un président de parti miroir

Le président de RV a dû épouser celles du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) dont il était pourtant le double candidat. Une posture qui démontre bien l’imposture de ce parti écran, créé de toute pièce par le directeur de cabinet présidentiel pour asseoir son influence politique déjà pourtant grandissante au sein de la majorité dite présidentielle.

Le président de RV, l’Ajevien Tony Ondo Mba lors d’une sortie de pré-campagne à Bitam

Les résultats de cette manœuvre politique ne sont pas faits attendre pour ce petit poucet, novice en échéances électorales : le parti écran qui n’a d’ailleurs pas procédé à aucune cérémonie d’investiture de ces candidats pour ces élections, a obtenu 7 élus aux législatives dont 5 pour la seule province du Woleu-Ntem.

Des manigances pour construire une pseudo influence

Preuve s’il en fallait que l’objectif inavoué de cette manœuvre fût de donner plus de chance à la majorité de percer dans le septentrion, une province frondeuse réputée pour être un bastion naturel des opposants d’Ali Bongo.

Ainsi, RV la désormais machine politique de l’AJEV n’a pu réellement faire de l’ombre au PDG. Une alliance qui s’est soldée par des ententes comme celle de Bitam dans d’autres circonscriptions pour garantir l’hégémonie de la mouvance présidentielle. Brice Laccruche Alihanga a grâce à ce tour de passe-passe réussi à faire des membres de sa plateforme politico-associative des élus pour encore accroître son influence. Mais jusqu’à quand ?

@info241.com
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