Les institutions nationales de lutte contre la corruption de tous les pays membres de la CEEAC et la CEMAC ont décidé de mettre en synergie leurs compétences décriées afin de créer un réseau sous-régional qui renforcera les outils servant à lutter contre la corruption, selon un communiqué de presse parvenu ce vendredi à notre rédaction.
Pour ce faire, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Commission Nationale de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (CNLCEI) du Gabon, réuniront les hauts responsables des institutions nationales en charge de la question dans ladite région, du 7 au 9 octobre 2015 à Libreville, au Gabon pour le lancement du Réseau des Institutions Nationales Anticorruption d’Afrique centrale (RINAC).
Cette réunion technique serait le fruit d’une étude réalisée par la CEA suite aux recommandations d’un groupe d’experts de la sous-région, réuni à Yaoundé au Cameroun en octobre 2010, suivie d’un atelier de validation du rapport de l’étude de faisabilité pour la création d’un réseau des institutions nationales anti-corruption en Afrique centrale tenu à Libreville en novembre 2012.
Ce énième réseau se targue de permettre entre autres, de renforcer les capacités de ses membres, d’accroître le partage de connaissances, d’informations et de bonnes pratiques afin de mieux lutter contre la corruption dans la sous-région.
Toujours est-il que les populations sont toujours en attente des résultats patents du fameux Programme régional de lutte contre la corruption en Afrique, une initiative de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) dont le siège se trouve à Addis-Abeba (Éthiopie).
Cette initiative qui a été prise depuis 2011 avec le Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption visait à renforcer la lutte contre la corruption sur le continent et garantir l’existence d’un continent exempt de corruption, mieux gouverné et prospère sur le plan économique.
Or, toutes les formes de corruption, d’enrichissement illicite sévissent de plus en plus en Afrique centrale. Surtout dans des pays comme le Gabon, le Congo, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, pris en otage par des familles dictatoriales au pouvoir, soutenues par tous les lobbys occidentaux depuis les années 60.
Au cours de la dite réunion, des experts des pays de l’Afrique centrale, de la CEA, de la Commission de la CEMAC, du Secrétariat général de la CEEAC, de la Commission de l’Union Africaine, de la BAD, du PNUD, de la Banque Mondiale et d’autres institutions partenaires examineront et valideront plusieurs documents dont un premier plan triennal du RINAC.
Ce nouveau plan attendu par les populations désœuvrées, pillées de leurs richesses économiques, couvrira la période 2015-2017. Et sera axé sur la création de la visibilité du réseau, l’établissement de sa crédibilité et le développement de ses dispositions institutionnelles. Tout en accordant un autre bénéfice du doute, reste à voir l’effectivité de ces occurrentes actions inactives.
Situation préoccupante en Afrique centrale
Selon l’édition de 2015 du classement du climat des affaires Doing Bussiness publié par la Banque Mondiale, 16 des pires pays en termes d’aisance à réaliser des affaires sont africains. Parmi ces 16 pays, un quart se trouvent dans la sous-région d’Afrique centrale.
Et selon la deuxième édition du Rapport sur la gouvernance en Afrique, réalisée par la CEA, la corruption est l’une des principales entraves au développement de l’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier. Cette pratique constitue un obstacle à l’éradication de la pauvreté et sape la capacité du continent à atteindre ses objectifs de développement.
Rappelons à toutes fins utiles que selon le dernier apport de Transparency international publié en décembre dernier portant sur la corruption et la bonne gouvernance dans le monde, de 2011 à 2014 ce serait la somme colossale de 700 milliards de FCFA qui aurait été détournée par l’État gabonais sous le magistère d’Ali Bongo Ondimba.
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