Pierre Claver Akendengue poète-parolier de la liberté célèbre ses 50 ans de carrière musicale
Pierre Claver Akendengue, le PCA icône de la culture musicale gabonaise et africaine contemporaine a célébré le 10 décembre dernier à Port-Gentil (capitale économique du Gabon) ses 50 ans de carrière musicale et artistique en continue sous le thème : « Libérez la Liberté ».
Le PCA fait partie des grands maîtres de la musique africaine contemporaine, et cela depuis bientôt cinq décennies. C’est au Gabon que le natif de Port-Gentil est né et qu’il a été initié aux musiques et aux fêtes des villages, aux sons de la forêt, qui depuis ont marqué son itinéraire musical.
Pour rappel, c’est en France, à la fin des années 60, qu’il professionnalise ce qu’il considère comme étant sa raison d’être : l’art de la musique. Pour lui, comme pour beaucoup de jeunes africains qui luttent contre l’autocratisme des régimes politiques nouvellement mis en place en Afrique, l’ancienne métropole est alors un refuge pour s’exprimer ou pour simplement exister.
L’affiche officielle brandit par Annie Flore Batchiellilys
Papa Akendengue comme l’appellent les mélomanes de la musique gabonaise, est atteint d’une grave maladie des yeux, il débarque à Paris pour s’y faire soigner dans le bouillonnement politique du milieu des années 60 et obtient le statut de réfugié politique. La musique est pour de nombreux jeunes un moyen d’expression et de contestation, il trouve à Paris les conditions pour exprimer sa révolte et exercer sa passion. Il s’inscrit au célèbre Petit Conservatoire de la Chanson de Mireille, où sont passées tant de vedettes de la chanson Française des années 60 aux années 80.
C’est là que le découvre Pierre Barrouh, qui a lancé les carrières de Jacques Higelin et Brigitte Fontaine entre autres. Barrouh publie sur son label Saravah, le premier album de Pierre Akendengue, intitulé Nandipo en 1974. Deux ans plus tard, avec Africa Obota, véritable ode à l’Afrique, il obtient le Prix de la Jeune Chanson Française de la SACEM.
C’est un véritable succès. Avec Africa Obota, Akendengue plonge ses racines musicales dans cette France d’exil et récolte en retour la reconnaissance du public Français, jusqu’à son choix de retourner au Gabon en 1985 – s’inscrivant dans l’histoire comme l’initiateur, ou le passeur, de l’explosion de la musique africaine en France au début des années 80, avec Touré Kunda, Xalam, Youssou Ndour, Salif Keita et bien d’autres.
Conteur et guerrier, sociologue et poète à la fois, le PCA combine les genres. La poésie de ses textes, ses métaphores subtiles, ses mélodies légères d’apparence faciles, font que M. Akendengue s’impose comme un artiste hors pair, de ceux qui éclairent les consciences au-delà des frontières.
Sans qu’aucune rage, aucun mépris ne déforment, à aucun instant, la beauté que l’on espère en toute œuvre artistique. Avec Gorée, son dixhuitième album, il continue à puiser dans la tradition de la forêt gabonaise et dans la culture de l’Afrique éternelle, avec une force qui lui est unique – déclarant ainsi : « l’art doit être d’abord un instrument de libération. Et l’artiste ne doit pas parler pour ne rien dire, ou mentir au sujet des choses qu’il sait. Les quelques chansons que j’ai faites et qui ont été connues de certains mélomanes, je crois qu’elles n’ont jamais dérogé à cette ligne de conduite. Parce que l’artiste se fait, dans le silence de son cœur, une promesse de fidélité à lui-même ».
Enregistré à Libreville et à Paris, le dernier album de Pierre Akendengue, "Destinée", réalisé par le PCA et François Bréant est disponible dans les bacs et au sein de tous les sites légaux de téléchargement depuis le 28 février 2013. Ce concert de commémoration des 50 années de son art musical s’est organisé avec faste et succès. Juste après l’honneur qu’il a reçu de part par l’Organisation des nations unies à l’ occasion d’une exposition culturelle dénommée « Le pouvoir transformateur de l’art »..
Le PCA est dans le panthéon mondial des 16 icônes de la culture musicale et artistique des nations unies. Une reconnaissance certifiée par l’ONU pour son œuvre de qualité et pour sa brillante formation des talents artistiques gabonais, à travers son Carrefour de la musique. D’où sont sortis plusieurs artistes reconnus, tels Naneth Nkoghe, Annie Flore Batchiellilys. Et surtout en tant que pacifiste et grand humaniste reconnu de part ses textes. Comme Pierre Akendengue, d’illustres hommes de culture, des poètes, philosophes, écrivains et autres sont désormais auréolés dans le hall du siège des Nations unies à New-York.
Discographie du PCA :
2013 Destinée (album)
2008 Vérité d’Afrique (album)
2006 Gorée (album)
2004 Ekunda-Sah (album)
2000 Obakadences (album)
1996 Carrefour Rio (album)
1995 Maladadite (album)
1993 Lambarena (album)
1990 Silence (album)
1988 Espoir à Soweto (album)
1986 Piroguier (album)
1986 Sarraouinia (album)
1984 Réveil de l’Afrique (album)
1983 Mando (album)
1982 Awana W’Afrika (album)
1980 Mengo (album)
1979 Owende (album)
1978 Eseringuila (album)
1976 Africa Obota (album)
1974 Nandipo (album)
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