Assainissement Urbain

Le grand canal de Port-Gentil, l’éternel talon d’Achille des autorités municipales

Le grand canal de Port-Gentil, l’éternel talon d’Achille des autorités municipales
Le grand canal de Port-Gentil, l’éternel talon d’Achille des autorités municipales © 2015 D.R./Info241

La société Acciona a été choisie le 20 mars dernier pour le lancement des travaux d’assainissement et de canalisation des eaux de la commune maritime de Port-Gentil par le Conseil municipal de la ville de Port-Gentil (capitale économique du Gabon).

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L’opération d’assainissement de la capitale économique gabonaise est attendue, depuis des décennies, par les populations de la seconde ville du pays. Au terme de ces travaux, les port-gentillais espèrent que les inondations pourraient être atténuées. Car ils en souffrent chaque année de voir leurs biens matériels décimés lors des pluies diluviennes.

Il faut rappeler que c’est suite aux multiples rencontres avec la direction provinciale des Travaux publics, relatifs à l’expertise et à l’évaluation des habitations situées dans le corridor du projet de construction du principal canal de la commune de Port-Gentil que le collectif des futurs déguerpis s’était réuni pour poser ce problème d’insalubrité et d’inondations quotidiennes.

En décembre dernier une assemblée générale avait été organsinée au quartier Balise (2ème arrondissement) pour statuer sur le cahier de charges à présenter dans un proche avenir aux autorités locales.

"Nous sommes favorables à la construction du grand canal" a confié, Etienne Mba Eboué, porte-parole du collectif des futurs déguerpis. Des inquiétudes naissent déjà, les indemnisations prévues pour être payées ne sont pas du goût des éventuels bénéficiaires.

Le collectif pose trois préalables : la hausse des enveloppes - dont la plus dérisoire se chiffre à 5 millions de Fcfa - , la prise en compte du préjudice moral et le relogement sans condition des familles concernées. "Sans quoi il ne serait pas question de déguerpir qui que ce soit", tempête Géneviève Nza Minko, une sexagénaire résidant le 2ème arrondissement depuis plus de 30 ans.

De cette mobilisation, il a été convenu la tenue d’une prochaine rencontre d’informations. A ce sujet, le collectif adhère au projet de canalisation de la ville, car la réalisation de celui-ci va atténuer le phénomène des inondations, mais dans le strict respect de la loi en vigueur en République gabonaise, gage de stabilité et de paix sociale.

Il faut souligner que parmi les chantiers de réformes du gouvernement Ona Ondo II, figurait le sempiternel problème de l’effectivité des enjeux de la décentralisation et de la déconcentration des actions de l’Etat.

Entre autres, "ouvrir le chantier sur la réforme du territoire en adéquation avec le renforcement de la déconcentration et la mise en œuvre de la décentralisation", qui jusqu’à nos jours demeure lettre morte. Cette feuille de route est une énième recommandation chimérique du président Ali Bongo et de l’ensemble des autorités politiques gouvernementales.

Pour pallier à ce lancinant problème M. Rostano Éloge Mombo Nziengui, communicant public et professionnel des projets de développement territorial, explique à toutes fins utiles que « la décentralisation rapproche le processus de décision des citoyens et favorise l’essor et la concrétisation véritable d’une démocratie de proximité qui permet une croissance effective des territoires ».

Par, ailleurs, ajoute-t-il « un développement plausible et opérationnel d’un pays qui se veut démocratique comme le Gabon, passe nécessairement par la délocalisation des moyens financiers. Mais surtout via une législation idoine à l’action décentrée des collectivités territoriales ».

D’où, « leurs enveloppes budgétaires allouées chaque année doivent être planifiées par l’Etat tout en diagnostiquant les divers retards d’évolution liés au bien être des diverses populations vivant dans ses milieux urbains et ruraux. Et ce, eu égard aux problématiques de développement que chaque province, commune et département, villages rencontrent spécifiquement au quotidien » martèle-t-il.

Au Gabon, indique M. Mombo Nziengui, P-DG manager project de Continental Com Corporate, groupe de communication territoriale et publique « la loi sur la décentralisation n’a été décrétée qu’en 1996. Si bien que tous les contours décisionnels, les prérogatives fixées dans la loi des finances qui renforceraient les réels attributs de gestion de l’action publique par les autorités des collectivités locales, restent toujours très limités et mitigés. De ce fait, le constat amer de délabrement de l’arrière pays est effarant, saute à l’œil nu exige une réaction proportionnelle des gouvernants ».

Ainsi, relève le communicant public, « même lorsqu’il s’agit de rénover ou construire un canal d’irrigation des eaux d’une ville maritime comme Port-Gentil, poumon pétrolier du Gabon, ou une route départementale et provinciale, une école, un établissement sanitaire, d’une ville ou d’un département, les populations ont les yeux rivés vers la Présidence de la République ou le Gouvernement. Or, toutes ces missions régaliennes gagneraient fortement à être décentralisées afin de réaliser la déconcentration des projets de développement du Gabon ».

Avec Mandji-Infos

@info241.com
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