Bénin : Confusion totale après un coup d’État de militaires, peu après démenti par le gouvernement
Le Bénin s’est réveillé dans l’incertitude ce dimanche, alors qu’un groupe de soldats est apparu sur les antennes de la télévision nationale pour annoncer la destitution du président Patrice Talon. Les putschistes, réunis au sein d’une structure dénommée « Comité militaire pour la refondation » (CMR), ont proclamé la dissolution des institutions et la suspension de la Constitution adoptée en novembre dernier. À leur tête, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, un officier jusque-là peu connu du grand public, a déclaré prendre la direction des affaires de l’État, plongeant le pays dans une crise politique majeure à quelques mois de l’élection présidentielle d’avril 2026.
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Une matinée de confusion
Dans la matinée de ce dimanche 7 décembre, des tirs ont retenti aux abords du port de Cotonou et de la présidence, déclenchant une vive inquiétude. Plusieurs axes ont été momentanément bloqués et des hélicoptères ont survolé la zone. Selon des témoins, des mouvements inhabituels de troupes ont été observés autour de la zone portuaire peu après l’aube. Le gouvernement affirme que la tentative de déstabilisation a été contenue.
Alassane Seidou, ministre de l’intérieur
La confusion s’est rapidement installée dans les premières heures, alors que les informations circulaient de façon fragmentée. Des détonations ont été signalées à proximité de points sensibles, sans qu’un bilan officiel ne soit immédiatement communiqué. La présence d’unités armées dans des zones stratégiques a renforcé la perception d’une opération coordonnée. À la mi-journée, aucun autre centre névralgique n’avait toutefois été déclaré compromis.
La télévision nationale au cœur de la mutinerie
Un groupe de militaires a ensuite investi la télévision nationale pour annoncer la destitution du président Patrice Talon. Un message évoquant la « démission » du chef de l’État et la mise en place d’un « Comité de la refondation militaire » a été lu à l’antenne. Selon le communiqué des mutins, ce comité serait dirigé par le lieutenant-colonel Pascal Tigri. La déclaration n’a été diffusée que durant quelques minutes.
Le signal de la chaîne publique a été brutalement coupé, puis l’antenne a subi une interruption totale avant de reprendre plus tard dans la matinée. Cet épisode a accru l’incertitude sur la réalité du contrôle exercé par les insurgés. Une source militaire indique à Info241 que leur mainmise se limitait à ce seul média public. Selon cette même source, ils n’auraient pas pu atteindre ni le domicile du chef de l’État ni la présidence.
Riposte officielle et premières confirmations
Peu après la reprise du signal, le ministre de l’Intérieur, Alassane Seidou, est intervenu à la télévision. Il a assuré qu’un groupe d’individus avait engagé une mutinerie dans le but de déstabiliser l’État et ses institutions. Il a affirmé que les forces armées béninoises, fidèles à leur serment, étaient restées républicaines. Leur riposte, selon lui, a permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre.
Le gouvernement doit encore préciser les circonstances exactes de cette tentative et l’étendue des interpellations éventuelles. De nouveaux éléments devraient être communiqués après l’évaluation complète de la situation. En attendant, les autorités appellent la population à poursuivre normalement ses activités. Cette journée reste un test de résilience pour les institutions béninoises, dans un contexte régional marqué par une forte sensibilité aux risques de rupture de l’ordre constitutionnel.
@info241.com
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