Le Gabon affiche ses ambitions de plateforme de l’économie numérique en Afrique centrale
Avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile de 193,24%, une progression constante de l’appropriation de l’Internet par 76% de la population, première nation en zone Cemac à proposer au large public la 4G et premier pays à initier un technopôle dans la sous-région, le Gabon implémente une politique avant-gardiste en matière de TIC.
En effet, le secteur des TIC affiche un potentiel de développement, source de croissance économique non négligeable, qui attire continuellement opérateurs, prestataires, banques et fabricants de terminaux. Selon les chiffres du Ministère de l’Economie numérique et de la Poste, lors de ces trois dernières années, le Gabon a multiplié par 8 sa connectivité internationale, lancé la construction d’un réseau national en fibre optique de près de 6000 km, afin de faire du numérique un axe stratégique de sa politique de développement.
Dans le même ordre d’idées, le projet intitulé « Train my generation », lancé également en 2015, en partenariat avec l’UNESCO et l’opérateur de téléphonie mobile AIRTEL GABON, vise à former 5.000 jeunes sur trois ans dans le domaine des TIC. Le programme inclut le soutien scolaire par la formation à distance, l’accompagnement à l’entrepreneuriat des jeunes et aux métiers par des bourses de formation dans des domaines spécialisés de l’économie numérique.
Au regard de tous ces efforts en faveur des TIC, la Commission de l’Union Africaine, après une consultation, a désigné en juillet 2015 le Gabon Internet eXchange (Gab-IX) comme le point d’échange Internet Régional (RIXP) de l’Afrique Centrale. Celui-ci permettra l’échange de données interafricaines à partir de la plateforme installée au Gabon au cœur des Infrastructures numériques en cours de construction avec l’aide de la Banque Mondiale. Avec ce statut, le Gab-IX continue son développement pour engranger le trafic Internet du Gabon ainsi que celui du Congo, du Cameroun, du Tchad, de la Guinée-équatoriale et de la Centrafrique.
• Gabon, locomotive des TIC dans la sous-région
Il faut dire que le marché gabonais de l’Internet est constitué de six fournisseurs, d’un opérateur fixe et de quatre opérateurs mobiles. Ils proposent aux Gabonais un accès Internet via les technologies Wimax, VSAT, ASDL, CDMA, GPRS-EDGE ou encore via la 3G et la 4G.
La progression de l’utilisation de l’Internet dans le pays découle de la politique de l’Etat gabonais en matière d’infrastructures de télécommunications, mais aussi de l’implication personnelle du Chef de l’Etat gabonais, comme ce fut le cas lors du sommet Transform Africa à Kigali au Rwanda en 2015. Sommet qui va élaborer et adopter le manifeste Smart Africa. Un engagement des Chefs d’Etats à soutenir la transformation socioéconomique de l’Afrique à travers les TIC.
La stratégie du gouvernement en la matière est contenue dans le Plan Sectoriel Gabon numérique. Il prévoit de faire du Gabon à l’horizon 2016 un pays disposant d’une infrastructure numérique sur l’ensemble de son territoire. Sur le terrain, le pays a accès depuis 2002 au câble sous-marin à fibre optique SAT-3/WASC (limité par sa capacité totale de seulement 1,2 Gbit/s) et abrite depuis 2011 une station d’atterrissement du câble sous-marin de fibre optique Africa Coast to Europe (ACE). Le pays développe également progressivement le projet du Backbone National Gabonais (BNG).
Une boucle optique qui part du point d’atterrissement du câble sous-marin ACE (connectivité Africa Coast to Europe) à Libreville et se déploie sur l’ensemble du territoire national. Le projet, dont la coordination et la gestion sont assurées par le Ministère de l’Economie Numérique et de la Poste et l’Aninf, intègre à la fois la composante sous régionale CAB4 d’installation de 1075 km de fibre optique en suivant le tronçon ferroviaire et routier et la composante backbone national en fibre optique de 3400 km sur le reste du territoire national.
Enfin, le E-Pole quant à lui est un projet d’installation d’incubateurs à travers le pays précisément dans les pôles de production. Ce projet a pour but de promouvoir la diversification économique au Gabon et favoriser l’émergence d’un écosystème de l’innovation numérique. Ainsi, l’incubateur de Port-Gentil sera spécialisé sur le développement des applications liées au pétrole, celui de Franceville, pour les applications ayant un impact sur les activités minières et scientifiques. Celui de Libreville sera le siège et abordera l’ensemble des problématiques de la transformation numérique du pays pour contribuer au développement de l’eGabon.
Toutes ces avancées ont valu au Gabon une reconnaissance de l’Union Internationale des Télécommunications qui l’a classé en 2014 comme le pays de l’Afrique centrale le plus développé en matière de TIC, grâce notamment aux nombreuses initiatives mises en œuvre depuis 2009.
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