Corruption & blanchiment

La CNLCEI livre enfin ses premiers criminels financiers à la justice gabonaise !

La CNLCEI livre enfin ses premiers criminels financiers à la justice gabonaise !
Le siège de la CNLCEI à Libreville © 2017 D.R./Info241

Comme en hibernation depuis sa mise en place en 2003, les membres de Commission nationale de lutte contre l’Enrichissement illicite (CNLCEI) sortent enfin du bois. La commission aurait livré dernièrement quelques dossiers de criminels financiers à la justice gabonaise, souligne un communiqué daté de vendredi. A l’issue de leurs travaux tenus entre le 31 janvier au 8 février 2017, opération Mamba oblige, les experts ont transmis 4 des 7 dossiers en cours au parquet de Libreville qui décidera ou non d’éventuelles poursuites judiciaires.

Moov Africa

Lire aussi >>> Le Gabon à la 17e place africaine des pays corrompus, selon Transparency international

Ça y est, c’est historique ! Après 14 années d’existence, la CNLCEI tient enfin quelques dossiers probants sur les criminels financiers qui sévissent de longue date sur les budgets annuel de la République dont plus de la moitié serait annuellement détourné. Selon le communiqué du gendarme de l’enrichissement illicite, ces dossiers transmis concernent « les fêtes tournantes, les marchés publics, et la gestion des crédits de fonctionnement des administrations  ».

Même si elle n’a pas souhaité dévoiler les noms des mis en cause au nom de la présomption d’innocence, les 4 dossiers sérieux transmis concernent à la fois « des personnes physiques et morales issues des secteurs public/privé impliquées dans la chaîne de réalisation des prestations  ». Il aura tout même fallu attendre le déclenchement de l’opération Mamba en janvier pour voir la CNLCEI se réunir et porter devant la justice, ses dossiers d’enquête les plus aboutis. Ce, alors que depuis sa création en 2003 par Omar Bongo, « les enquêteurs de la CNLCEI disposent des mêmes prérogatives et moyens d’investigation que les Officiers de Police Judiciaire (OPJ) et les agents des administrations douanières et fiscales  ».

Reste donc à connaitre la suite réservée à ces premiers dossiers par le parquet de Libreville qui conserve le droit de les instruire ou pas. Les experts de la CNLCEI auraient donc des dossiers en cours d’investigation. Sur ces 7 premiers dossiers récemment étudiés, seuls 4 ont d’ores et déjà été transmis au parquet, 2 nécessitent encore « un approfondissement d’enquête » et le dernier a été rejeté pour absence de preuves. Mais il y aurait encore près d’une centaine d’affaires sur la table des enquêteurs de la CNLCEI dirigée depuis 2013 par le magistrat Dieudonné Odounga Awassi.

Lire aussi >>> Le silence courtois de la CNLCEI face à l’enrichissement des présidents Bongo ?

Longtemps taxée de laxiste ou de complicité avec les criminels financiers du régime, cette commission-gendarme de l’anti-corruption au Gabon tient là ses premières transmissions à la justice, elle qui n’est ni une juridiction ni une administration judiciaire, se dédouane le communiqué.

Il faut rappeler que la CNLCEI est autorité administrative indépendante spécialisée dans la prévention, la détection et la répression des faits d’enrichissement illicite. Elle se compose de 10 membres nommés par décret du président de la République pour 5 ans non renouvelable.

La corruption et du blanchiment des capitaux au Gabon est un véritable fléau qui plombe plus de la moitié du budget de l’Etat. Entre 2006 et 2012, rappelle la CNLCEI, c’est plus de la moitié du budget qui a disparu dans la nature (lequel s’élevait en 2012 à environ 2760 milliards FCFA) et 600 milliards ont été frauduleusement payés par la Direction générale du Budget et de Finances publiques à des fournisseurs.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article