Insultes publiques

Libreville : Un sujet nigérian rattrapé par la police après avoir traité les gabonais de « chiens »

Libreville : Un sujet nigérian rattrapé par la police après avoir traité les gabonais de « chiens »
Libreville : Un sujet nigérian rattrapé par la police après avoir traité les gabonais de « chiens » © 2025 D.R./Info241

La Direction générale des Recherches (DGR) a interpellé ce lundi un ressortissant nigérian à la suite d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux postée dans la nuit de dimanche à lundi, traitant les Gabonais de « chiens ». Son arrestation soulève une interrogation sur les défis de la cohabitation entre communauté étrangère et population localement installée.

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La circulation d’une vidéo sur les réseaux sociaux, le 1er septembre, a suscité une vive émotion au Gabon. On y voit un ressortissant nigérian à bord d’un taxi, tenir des propos particulièrement offensants à l’égard de deux jeunes femmes, mais également du peuple gabonais dans son ensemble, qualifié de « chiens ».

Un différend qui dégénère en offense collective

Cet épisode, qui a conduit à l’interpellation de l’individu nommé Onuba Obina, la trentaine révolue, vivant au Gabon depuis plus d’une dizaine d’années, par la DGR, illustre non seulement les tensions qui peuvent naître dans l’espace public, mais également la fragilité des équilibres sociaux dans un contexte marqué par la pluralité culturelle et les sensibilités identitaires. « Je me retrouve ici pour avoir insulté les Gabonais dans leur pays. Je regrette vraiment ce qui m’est arrivé, je vous demande pardon », a-t-il dit.

Le mis en cause dans les locaux de la DGR

Selon le témoignage d’une des jeunes femmes impliquées, l’altercation est survenue dans un taxi immobilisé par un embouteillage dû à des commerçants occupant la chaussée. Exprimant leur mécontentement, elles auraient critiqué ces pratiques informelles, soulignant qu’elles pourraient donner lieu à des sanctions interprétées comme de la xénophobie si elles venaient des autorités.

La fragilité du vivre-ensemble mise en lumière

Ces propos auraient été perçus comme une attaque par le passager nigérian, qui aurait alors réagi de façon virulente. En proférant des insultes et en stigmatisant le pays d’accueil, il a franchi une ligne rouge symbolique : celle qui distingue un différend individuel d’une offense collective. «  Les Gabonais sont des chiens  », avait balancé dans un taxi le nommé Onuba Obina.

La banalisation d’insultes dans l’espace public gabonais n’est pas un phénomène nouveau. Toutefois, leur intensité et leur portée changent lorsqu’elles visent une identité nationale. Le qualificatif de « chiens », de surcroît adressé à un peuple entier, a une valeur hautement déshumanisante.

Les réseaux sociaux comme amplificateurs de tensions

Il révèle la fragilité des liens de respect entre certaines communautés et fait émerger la question du « vivre-ensemble » dans une société qui accueille de nombreuses diasporas africaines. Le recours à la violence verbale, voire physique, traduit une incapacité à réguler les tensions par le dialogue et témoigne d’un déficit de culture civique.

L’arrestation rapide de l’individu par les forces de l’ordre montre la volonté des autorités de préserver l’ordre public. Néanmoins, cette réaction policière ne règle pas les causes profondes du malaise. Le Gabon, comme d’autres pays africains, doit composer avec une forte présence d’étrangers dont l’intégration sociale et culturelle n’est pas toujours harmonieuse.

Un défi pour la cohésion nationale

L’incident a rapidement pris une dimension symbolique, amplifiée par la viralité des réseaux sociaux. La vidéo a déclenché une vague d’indignation qui va bien au-delà de l’événement initial, car elle touche à la dignité nationale. Dans un contexte où les réseaux numériques façonnent l’opinion publique, la perception d’un manque de respect vis-à-vis du peuple gabonais devient insupportable.

L’affaire de ce ressortissant nigérian, qualifiant les Gabonais de « chiens », dépasse largement le cadre d’un simple incident de taxi. Elle interroge la capacité de la société gabonaise à gérer la diversité culturelle, la manière dont les individus perçoivent et respectent leurs hôtes, ainsi que la place des institutions dans l’arbitrage de tels conflits.

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