Firmain Ollo Obiang : « L’opposition gabonaise doit éviter la politique de la chaise vide qui a permis au régime d’Ali Bongo de s’accaparer le Parlement »
La participation ou non aux législatives de l’opposition gabonaise continue à susciter des divergences. A ce sujet, Firmain Ollo Obiang, Coordonnateur National des Jeunes de l’Union Nationale (UN) s’est exprimé à ce sujet en affirmant : ’’Il ne faut pas se comporter comme si la vie politique gabonaise n’avait pas de passé. Pourtant nous avons une bonne histoire qui nous recommande cette fois ci d’aller à ces législatives. Il faut y aller !!!’’ Nous vous livrons dans les lignes qui suivent l’intégralité de cette tribune libre qui invite l’opposition gabonaise à éviter la politique de la chaise vide qui a permis au régime tyrannique d’Ali Bongo de s’accaparer le Parlement et le Sénat durant la 12ème législature gabonaise de 2009-2016.
S’interrogeant sur la participation de l’opposition gabonaise aux législatives, Firmain Ollo Obiang, Coordonnateur National des Jeunes de l’Union Nationale (UN) s’est exprimé en ces termes : « Je ne sais pas pourquoi s’interroger sur la participation de l’opposition aux prochaines législatives. J’entends dire que les conditions ne sont pas réunies pour espérer être majoritaire. À cela d’autres ajoutent qu’il y a lieu de commencer par installer l’homme que nous avons choisi au pouvoir. J’avoue que c’est un dilemme que seule l’objectivité peut trancher ».
Si nous revendiquons notre victoire aujourd’hui a-t-il poursuivi « c’est parce que nous avons gagné les présidentielles dans les mêmes conditions décriées actuellement. Rien que pour ces conditions, beaucoup de gabonais qui les dénonçaient comme moi d’ailleurs, ont été emprisonnés, pendant que d’autres multipliaient les arguments pour convaincre le peuple à y prendre part malgré la tour de Pise. Malgré ces mauvaises conditions, le peuple a majoritairement voté pour le candidat de l’opposition ».
Des multiples significations qu’on peut donner à l’élection Législative, a relevé Firmain Ollo Obiang, « il n’est pas question d’oublier que c’est un moyen, pour le peuple souverain, de confirmer son choix aux présidentielles ou se le regretter. En ce qui nous concerne nous nous devons de le confirmer si tel est que nous continuons à revendiquer notre victoire. Notre participation aux législatives ne saurait mettre un terme à notre lutte et, par conséquent, ne saurait légitimer Ali Bongo ».
Poursuivant son propos le jeune opposant qui a fait la prison pour son engagement politique a affirmé : « Il ne faut pas que la profondeur du dilemme nous amène à perdre de vue que c’est plutôt notre incapacité à nous lever comme un seul homme pour le respect du choix du peuple et non les législatives. Je ne vois, comme vous d’ailleurs, aucune incompatibilité à poursuivre notre lutte en participant aux législatives dans le silence actuel. Aucune volonté n’est manifestée pour un soulèvement populaire ou une quelconque insurrection de la part des leaders, comme se fut le cas au Burkina-Faso et ailleurs ».
Pour le responsable des jeunes de l’Union Nationale :« Nous avons récemment appelé à se mobiliser contre la révision constitutionnelle, d’aucuns ont estimé que c’était une distraction pendant que d’autres ont ouvertement avoué que notre Constitution n’était pas importante. D’autres par contre sont restés accrochés à leur clavier pour n’envoyer que des félicitations. Nous le faisons sans savoir que c’est par de telles attitudes que nous légitimons Ali et non en allant aux législatives ».
Pour progresser en quoi que ce soit a-t-il martelé :« il ne faut pas oublier les réalités historiques. Ceux qui nous avaient empêchés d’aller aux urnes en 1990 comme Mba Abessolo se sont retrouvés à la mairie de Libreville, et ceux qui s’opposent aux législatives aujourd’hui, comme Jean Eyegue Ndong a confié la mairie du deuxième arrondissement à toute sa famille. Actuellement les mêmes se préparent pour les élections locales de décembre 2018 pour se maintenir à la mairie et au sénat ».
Avant de s’interroger en ces termes :« Questions : De qui se moque-t-on ? Pourquoi seules les législatives doivent être boycottées ? Il ne faut pas se comporter comme si la vie politique gabonaise n’avait pas de passé. Pourtant nous avons une bonne histoire qui nous recommande cette fois ci d’aller à ces législatives. Il faut y aller !!! »
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