Au lendemain de la prise d’otages au Radisson, un grand hôtel de Bamako, la police malienne est toujours à la recherche de trois suspects. L’attaque du Radison aurait fait au moins 19 morts et a été revendiquée par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, en coopération avec Al-Qaïda. Un deuil national de 3 jours a été décrété ainsi que l’Etat d’urgence dans le pays.
Dans un discours à la Nation diffusé par la télévision publique dans la nuit de vendredi 20 à samedi 21 novembre, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a fait état d’un bilan de 19 morts et de sept blessés, et deux assaillants tués. « Le terrorisme ne passera pas », a-t-il assuré.
Une source militaire malienne avait fait état auparavant d’au moins 27 morts parmi les quelque 170 résidents et employés de l’hôtel Radisson Blu présents au moment de l’attaque et d’"au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait exploser".
« Nous recherchons activement trois suspects qui pourraient être impliqués dans l’attaque vendredi de l’hôtel Radisson », a déclaré samedi à l’AFP une source de sécurité malienne qui participe à l’enquête, refusant cependant de fournir des précisions « pour ne pas gêner » les investigations.
De même source, l’établissement « est actuellement totalement sous contrôle ». Un important dispositif de sécurité y demeurait en place, selon des journalistes de l’AFP. Le président Keïta doit se rendre sur le site samedi, selon une source policière malienne.
Renforcement de la sécurité
Le gouvernement malien a instauré l’état d’urgence pour 10 jours à compter de vendredi minuit, lors d’un Conseil des ministres extraordinaire présidé par le chef de l’Etat, rentré précipitamment d’un sommet de pays du Sahel au Tchad en raison de l’attaque.
Cette mesure « permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités administratives et compétentes » dans la recherche « des terroristes qui seraient en cavale et d’éventuels complices », selon un communiqué officiel.
Un deuil national de trois jours sera observé à partir de lundi.
Après s’être calfeutrés chez eux vendredi, par crainte pour leur sécurité ou sur recommandation de leurs employeurs, de nombreux Bamakois avaient renoué samedi avec leurs activités habituelles : la circulation semblait normale, les commerces avaient rouvert et dans certains quartiers, des jeunes jouaient au football sur des terrains nus...
Un renforcement discret de la sécurité était cependant constaté devant certaines mairies et banques, mais plus important aux environs de certains hôtels, selon des journalistes de l’AFP et des résidents.Cette attaque rappelle la prise d’otages du 7 août dans un hôtel à Sévaré (centre), qui avait fait 13 morts.
Le 7 mars, le premier attentat anti-occidental meurtrier à Bamako, visant un bar-restaurant, avait coûté la vie à cinq personnes, dont un Français et un Belge. Il avait déjà été revendiqué par Al-Mourabitoune.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre, puis le sud du pays.
Avec VOA
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