Refusant les soins médicaux, un gabonais de 34 ans trouve la mort après une séance de prière
Les habitants du PK9 Pavés (Bangoss) à Libreville sont sous le choc. Et pour cause Idriss Mboyi Wabolo un compatriote priant dans une église aux allures de secte refusant tout recours à l’hôpital à ses membres, a trouvé la mort dans la nuit de mercredi à jeudi dans des conditions troubles. Le gourou de cette « cellule de prière », un prénommé « Christ » exigeait à ses fidèles de tout régler par la seule prière. Une consigne qui a eu raison de la vie de ce fidèle après une énième séance de prière. Depuis ce malheur, « Christ » a pris la fuite.
Les faits remontent à la nuit du 5 au 6 avril dans le 5e arrondissement de la capitale gabonaise. Ce jour-là, cet agent en service à la sécurité pénitentiaire de 34 ans aurait perdu la vie après une veillée de prière suite aux recommandations dictées par son leader religieux. Avec son lieutenant, le pasteur aurait passé toute une nuit de prière avec le malade grelottant qui se plaignait de douleurs abdominales, prétextant chasser les mauvais esprits.
Une autre vue de ladite cellule de prière
« Nous voulons voir Christ. Christ doit sortir ! Christ a dit qu’on ne doit pas aller à l’hôpital quand on tombe malade. Christ a dit qu’on doit abandonner le travail. Nous voulons voir Christ ! », exige Mouellet la sœur aînée du défunt. Malade, ce jeune homme aurait été interdit d’aller se soigner à l’hôpital par son pasteur, qui lui aurait prodigué la prière et un jeûne pour sortir de son état de santé, au détriment des soins médicaux appropriés.
La victime de son vivant
Selon des sources concordantes, Christ dont il est question, serait le leader religieux en cavale pour l’instant. Depuis la mort mystérieuse de ce fidèle, l’émotion est vive au PK9. Malheureusement cette recommandation du pasteur n’est pas la seule que les membres connaissent et appliquent régulièrement, prétendant pouvoir les soigner uniquement par la prière. « Quand on lèche les pieds de quelqu’un, c’est pas que c’est quelqu’un qui nous le demande. Tout ce qui se passe ici, c’est l’œuvre du Seigneur », explique Aurélien un autre fidèle accompli.
Le propriétaire de ce temple de Dieu, par ailleurs membre à part entière de cette cellule de prières, Alain Bivigou fait le point sur cette soirée qui a mal tourné. « Il a prié avec nous. Il n’avait pas les symptômes de quelqu’un qui se sentait pas bien. Non ! On lui a dit alors, d’aller se reposer. Peut-être que c’est la fatigue. C’est ainsi qu’il est rentré », a-t-il dit. Par contre, les populations n’ont pas manqué de livré leur point de vue sur cette cellule de prières aux multiples facettes.
Dans cette ville où la population est majoritairement catholique, protestante ou musulmane, l’attitude de ce pasteur exaspère. « Ici même les accouchements se passent sur place. Personne ne va à l’hôpital là-bas dans cette cellule de prière », a expliqué un jeune du quartier qui a tenu à garder l’anonymat. Un fait-divers qui, non seulement devrait interpeller les populations mais surtout, les inviter à une prise de conscience collective.
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