Charlie Hebdo a recueilli près de 30 millions d’euros soit 19,7 milliards de FCFA, depuis l’attentat de janvier. Et cet argent empoisonne déjà la vie du journal satirique. Onze salariés de Charlie Hebdo réclament à la direction un statut d’"actionnaires salariés à parts égales", ont indiqué des collaborateurs du journal, jeudi 19 mars.
« Laurent Léger [journaliste de Charlie Hebdo] a annoncé mercredi en conférence de rédaction avoir créé un collectif pour ouvrir des négociations sur une répartition égalitaire du capital », a indiqué l’un des avocats du journal, représentant de la direction, qui n’a pas souhaité être nommé.
Dans un courrier électronique dont l’AFP a obtenu une copie, Laurent Léger précise que ce collectif réunit onze collaborateurs, dont lui-même, l’urgentiste Patrick Pelloux et le dessinateur Luz. Ce collectif a engagé deux avocats, Antoine Comte et Stéphane Servant.
"Tout cet argent fait plus de mal que de bien"
Actuellement, Charlie Hebdo est détenu à 40% par les parents de Charb, ayants droit de leur fils tué dans l’attaque du 7 janvier, 40% par le dessinateur Riss, nouveau directeur de la publication blessé à l’épaule, et 20% par Eric Portheault, directeur général.
« La direction l’a appris mercredi. Nous prenons acte des souhaits des salariés d’être associés à la vie du journal. Mais nous sommes très loin de la réflexion sur l’actionnariat », a commenté l’avocat du journal, expliquant que les dirigeants étaient « navrés » de cette initiative alors que Laurent Léger a indiqué qu’il s’agissait de « discussions internes au journal ».
« Riss est encore à l’hôpital, les parts de Charb sont gelées par la succession de Charb. Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère », a-t-il regretté.
"Il ne s’agit pas de se partager le gâteau"
« Pour le moment, on n’est pas associé aux choix. Il n’y a rien contre la direction actuelle, aucun conflit avec qui que ce soit, mais par rapport à ce qui s’est passé, les salariés veulent être davantage acteurs de l’entreprise », a déclaré pour sa part Patrick Pelloux. Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas de se partager le gâteau. L’argent ne nous intéresse pas ».
« Si jamais il y avait la moindre malversation, le moindre dysfonctionnement, je serais le premier à alerter non seulement les médias mais la justice et les familles. Ce n’est pas une menace, c’est une certitude », avait déjà averti le chroniqueur auprès de francetv info, en février.
Source : francetvinfo.fr
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