Après la tropicale boycottée

Sommé de démissionner, le président de la Fégacy entend bien rester à son poste

Sommé de démissionner, le président de la Fégacy entend bien rester à son poste
Maurice Nazaire Embinga n’entend pas demissionner © 2017 D.R./Info241

Nouveau coup dur pour les sanctions du ministère des Sports après le refus des cyclistes gabonais de prendre part à la 12e Tropicale Amissa Bongo. Outre la radiation à vie prononcée contre les cyclistes, le président de la Fédération gabonaise de cyclisme (Fegacy), Maurice Nazaire Embinga, avait été sommé de démissionner. Une injonction à laquelle le concerné ne compte pas se plier, dénonçant une « agitation » de « colère » de la ministre des Sports, Nicole Asselé.

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Les cyclistes gabonais boudant leur participation à la tropicale Amissa Bongo, ils ont été simplement et purement radiés à vie de toute sélection nationale par la cousine d’Ali Bongo, en charge du ministère des Sports. Mais la pluie de sanctions ministérielles aura bien du mal à passer pour la case fédérale où Maurice Nazaire Embinga, avait été sommé de rendre son tablier.

Maurice Nazaire Embinga tient au mandat fédéral que lui avait renouvelé le 14 janvier dernier, le monde cycliste gabonais. Dans une interview accordée hier à nos confrères de l’Union, le président de la Fegacy persiste et signe : « Je n’ai pas été nommé en Conseil des ministres. Je ne pense pas qu’il existe un texte qui dit qu’en cas de problème, le ministre doit s’ingérer dans les affaires des fédérations et peut demander le départ d’un président  ». Avant d’ajouter : « allez demander à la personne qui me somme de démissionner les raisons pour lesquelles un président de fédération, un président élu, doit le faire et pourquoi doit-il obéir une telle injonction qui frise la légèreté ».

Le président poussé vers la sortie, a dit n’avoir pas à commenter cette injonction de la ministre Nicole Asselé, « d’autant plus que ce membre du gouvernement et moi avons des liens familiaux ». Et de préciser la procédure à laquelle devrait se soumettre la ministre en colère : « Si elle veut me faire partir de la présidence de la Fégacy, elle n’a pas d’autres choix que de formuler une demande à l’Union cycliste Internationale (UCI) tout en indiquant à l’instance faîtière du cyclisme mondial ses motivations. Pour l’heure, je balaie cela d’un revers de la main ».

Concernant la crise qu’a suscité ce boycott, le président fédéral s’est voulu incisif : « Ce que nous devons faire c’est un examen froid de la situation qui prévaut au sein de la petite reine gabonaise afin de trouver les solutions pérennes. Je suis de culture villageoise. Et au village on dit, lorsqu’il y a une étincelle sur une paille, il faut rapidement procéder à son extinction avant que le feu ne se propage dans tout le village ».

Et de renchérir : « Les sanctions doivent être proportionnées. On ne prend pas les décisions sous le coup de l’émotion. Il faut s’asseoir pour résoudre les problèmes. Vous savez, je suis un diplomate soumis au devoir de réserve. On dit chez nous que le gardien du temple ne parle pas, s’il parle, il fait disparaître le village. Moi je me contente de faire mon rapport à l’UCI et à la CAC (Confédération africaine de cyclisme). Le reste ne me concerne pas ».

Concernant le boycott des cyclistes, Maurice Nazaire Embinga s’est épanché : « J’avoue que leur démarche a été maladroite. Ils auraient pu me poser le problème pour le transmettre à qui de droit, l’administration étant formelle. D’ailleurs la ministre des Sports leur avait demandé de prendre le départ de la course à Moanda de sorte qu’à l’arrivée, à Akiéni, elle tente de trou-ver une solution. Les enfants ne l’ont pas entendu de cette oreille. Ils ont opté pour la radicalisation de leur position. Face à la tournure des événements, ils ont voulu se raviser en voulant à nouveau participer à la course. Je leur ai dit que c’était trop tard, le règlement ne l’autorise pas. Si vous n’avez pas pris le départ, vous êtes disqualifiés pour toute la course ».

Et d’affirmer : « Moi je pense que ce sont des enfants qui ont posé un acte qu’ils regrettent sûrement aujourd’hui. Il faut le prendre comme tel. Si la ministre s’agite cela ne me regarde pas. Moi je reste président de la fédération ! ».

Enfin pour conclure, Nazaire Embinga a rappelé : « Nous sommes dans un pays de droit. Aucune autre instance que la Fédération gabonaise de cyclisme ne peut sanctionner les athlètes. Ce n’est pas le président qui a demandé aux cyclistes de ne pas prendre part à la course. Il ne faut pas qu’on cherche des boucs-émissaires sous l’effet de la colère ».

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