Bonne gouvernance

Un autre rapport mondial pointe la mauvaise gouvernance des autorités gabonaises

Un autre rapport mondial pointe la mauvaise gouvernance des autorités gabonaises
Un autre rapport mondial pointe la mauvaise gouvernance des autorités gabonaises © 2016 D.R./Info241

Le rapport 2016 du Legatum Prosperity Index sur la prospérité économique de 149 pays du monde vient d’être publié. Le Gabon y occupe la moins élogieuse 120e place mondiale en raison de faiblesses majeures dans la gouvernance du pays et la santé de sa population.

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Comme chaque année, la société d’investissement Legatum Institute a rendu public début novembre, un rapport sur la prospérité des économies dans le monde. L’édition 2016 du rapport concerne 149 pays. Le Legatum Institute classe ces derniers en fonction d’une centaine de critères. Le rapport étudie pour chaque pays plusieurs secteurs. Il s’agit de l’économie, du climat des affaires, la gouvernance, l’éducation, la santé, la sécurité, la liberté personnelle et le capital social.

Mauvaise gouvernance

Selon le rapport publié le 3 novembre, « Malgré la paix relative qui semble y régner, le Gabon continue d’être en dessous de 30 sur l’indice de prospérité en raison de faiblesses majeures dans la gouvernance et les sous-indices de santé ». Et d’ajouter une couche sur le climat social et politique : « le Gabon est aujourd’hui confronté à des troubles et autres arrestations auxquels le gouvernement semble incapable de faire face ».

Les principaux résultats du Gabon au Legatum Prosperity Index 2016

Sur l’indice de la gouvernance, le rapport pointe le manque de confiance à la fois sur la sincérité des scrutins présidentiels et sur les autorités en place. Il déplore la corruption très largement répandue dans le pays et les difficultés des institutions politiques dans la consolidation de la démocratie. La récente présidentielle tenue en août, affirme le rapport, a été entachée de fraudes et de violences avec à la clé deux candidats qui se sont tout deux déclarés vainqueurs. D’où le mauvais classement du pays à la 132e place mondiale sur cet indice.

L’autre domaine de préoccupation est le sous-indice de la qualité économique. Etant le 5e plus grand producteur de pétrole en Afrique, il est peu surprenant ne Gabon ait misé sur sa production de pétrole sans travailler vraiment sur la diversification de l’économie. Ainsi, la baisse récente des courts du pétrole a inévitablement affecté la vitalité de l’économie du pays.

Une croissance qui ne profite pas à tous

Comparativement à ses pairs de l’OPEP, la croissance du PIB du Gabon de ces 5 dernières années est parmi les plus élevées. Cependant cette belle performance ne se traduit sur la prospérité du pays comme le révèlent les taux relativement élevés de chômage et de pauvreté. Il est tout aussi intéressant de remarquer que le Gabon a le plus haut niveau de l’enseignement supérieur par travailleur de toute l’Afrique sub-saharienne, ainsi que des niveaux élevés de l’enseignement secondaire, mais à cause du manque d’emplois, les populations ont toujours du mal à joindre les deux bouts. Ce décalage entre la main-d’œuvre qualifiée et les besoins économiques constitue l’un des principaux frein à la prospérité du Gabon.

La comparaison entre chômage et pauvreté au Gabon

Le rapport indique également que « la mauvaise qualité de son environnement d’affaires ne facilite pas la diversification nécessaire de l’économie ». Dans le sous-indice de l’environnement des affaires, le Gabon se classe juste 118e. Le rapport relève tout de même la bonne performance du pays sur les questions de « liberté personnelle ». L’index se satisfait de l’abolition de la peine de mort en 2010 et du fait que la liberté de religion soit protégée par la Constitution. Il déplore également les conditions de l’exercice de la presse classées comme non libres et indépendantes.

Pour finir, le rapport 2016 conclut néanmoins que le Gabon a une grande prospérité potentielle à condition que les ressources du pays soient mieux gérées et mieux reparties. Pour y parvenir, il faudrait au pays :
- améliorer son taux de chômage en créant de nouveaux emplois
- diversifier l’économie du pays trop dépendante de la rente pétrolière
- améliorer le système de santé du pays.

Rappelons que le Legatum Institute est une société d’investissements basée à Londres (Angleterre). Elle est financée par le Fonds d’investissement Legatum installé à Dubaï.

@info241.com
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